Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 08:00

 

1. Il était une fois Adeline

 

Si vieillir était une lumière à partager ?  dit doucement  Adeline 

Doucement, elle ajouterait :

Si le bonheur de vieillir était le temps de respirer, d’écouter chaque matin les oiseaux, de regarder le ciel, de déguster lentement le miel du nouveau jour ?

 

Il était une fois Adeline.

Elle avait 92 ans

Ne coûtait cher

Ni à la société

Ni à ses proches.

 

Sa richesse intérieure, Adeline la partageait avec tous, encore fallait-il savoir l’apercevoir. Sa richesse c’était son don magique de l’écoute.

 

Ecouter

le bruissement des feuilles

lumineuses et verdoyantes

Ecouter la cascade

.les ruisseaux

 

Ecouter l’enfant qui pleure

Rassurer la mère qui le gronde

Recueillir la plainte de la passante

Ecouter le chat qui miaule

L’oiseau qui gazouille

 

Ecouter la jeune fiancée épanouie de bonheur qui se marie, le prochain samedi.

 

Adeline en silence, écoutait les autres, ses autres. Leur répondait. Sa réponse les réconfortait, eux si perdus dans leur temps dit moderne. Adeline prenait racine dans son passé.

 

Elle avait aimé

passionnément

loin de l’usure

des longues heures.

Elle avait travaillé

 

Elle avait connu trop de deuils et des feuilles de sa vie, déchirées par la mort, s’étaient envolées au large d’elle-même. Mais, Adeline n’avait jamais renoncé à exister, entêtée, obstinée, croyant au soleil levant, au soleil couchant. C’est sa force d’être qu’elle avait à donner et qu’elle donnait toujours, à l’ombre de ses jours. C’est pour cela qu’elle ne coûtait cher à personne. Elle était riche de son âme, de sa longue vie, de ses carences dépassées, de sa solitude vaincue.

Adeline en savait long sur la solitude ; elle était attentive à celle des autres.

Adeline pleurait quand elle entendait qu’elle coûtait cher. Cela lui donnait envie de mourir. Elle avait même entendu à la télévision, qu’elle était, pour ses enfants, un accident de la vie.

Comment pouvait-on être si cruel ?

Adeline savait qu’elle devait vivre encore un peu pour transmettre la bonté à ceux qui l’entouraient et leur donner encore un peu de sa richesse.

Vivre encore quelques années pour partager avec tous un peu du  miel de mon âme avant de la rendre au ciel, dit doucement Adeline

A suivre,

MJA

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 juin 2020 2 09 /06 /juin /2020 08:00

 

J’ai  lu le livre d’Hannah Arendt,  « Eichmann à Jérusalem » (Gallimard Folio Histoire N°32)  avec une lenteur extrême. Mes affects associés à cette lecture étaient trop douloureux. Je ne suis pas suffisamment historienne pour valider ou invalider la thèse de la coopération des conseils juifs à la déportation. Mais je suis assez désespérée pour imaginer que cela fut possible et qu’une telle morale d’effondrement psychique d’un groupe de victimes fut tragiquement vraie. Mais on ne fait pas l’histoire avec du désespoir et donc je ne prends pas position sur ce fait précis. J’en laisse le soin aux historiens consciencieux

 

Je prends position sur les attaques livrées contre « le ton » de ce livre (références aux nombreuses bibliographies lues). Ce ton ne me paraît ni sarcastique ni insolent. Je sens dans l’écriture de ce livre une immense rigueur désespérée mais d’un désespoir qui ne peut se dire. De le dire, Hannah Arendt en serait morte. Alors, elle choisit la nécessité des mots qui disent son regard impitoyable sur la réalité psychique d’Eichmann et de quelques autres qui sont des Eichmann qui s’ignorent, des Eichmann potentiels à force d’obéissance à la loi, au règlement, au texte. Ils sont trop nombreux encore ceux-là, de nos jours. Cette description  de la banalité du mal me terrifie, me glace et c’est pour cela que j’ai lu  ce livre si lentement. Mais je l’ai lu jusqu’au bout. C’était ma nécessité à moi pour continuer les ateliers de lectures qui bousculent la rigidité potentielle des textes et qui d’une certaine façon lente introduit de la subversion dans la lecture et ralentissent l’obéissance au texte. Si on n’est pas sûr on va plus doucement, on interroge l’histoire, le social, le monde et peut-être si on est courageux, ses pulsions. Bien sûr, j’introduis ce « désordre » en douceur car l’introduire violemment serait être dans le même excès. Pour moi, lire est un acte doux qui se réalise dans la banalité du bien.

 

Un texte n’est pas un seul son de cloches sinon il rejoindrait la pensée unique qui me fait si peur. Un texte peut-être lu différemment selon la position  de son lecteur. Un atelier de lectures  c’est comme dans le ciel, le carillon de cloches sonnantes. C’est le carillon d’un groupe au travail à l’étude ou/et dans sa joie de lire. Un atelier de lectures c’est un choeur de pensées, quand elles se font recherche du sens  qui toujours échappe. Le sens d’un livre est à construire dans la singularité de son auteur et dans la pluralité de ses lecteurs ; un livre ne devient texte que si il est lu à plusieurs. Un livre se décline toujours au singulier pluriel. C’est ce singulier pluriel  là que j’aime rencontrer, entendre, écouter, faire naître dans les ateliers de lectures. Je suis une accoucheuse de « singulier pluriel ». J’essaie. .Je m’applique.

 

Dans un autre de ses textes  « Juger » Hannah Arendt dénonce le scandale de la pensée. Le scandale de la pensée, lorsqu’ elle s’affirme unique dans le sillon du totalitarisme. Lorsqu’on pense, on est peut-être unique mais non UN. Hannah Arendt explique dans son journal (tome 1 Page 89/pluralité) : pour être UN, il faut être DEUX, il faut être UN reconnu par un deuxième. Le UN s’oppose au DEUX sinon on est seul et seul n’est pas synonyme de UN. Lorsqu’on partage sa pensée, alors on s’affirme soi, UN, UNE reconnu (e) par les autres ; l’homme a  besoin d’être reconnu pour se sentir exister. A approfondir du côté de Levinas. Fréd Poché dans son livre « Penser avec Hannah Arendt et Levinas » (Chronique Sociale) nous prend par la main et nous emmène avec clarté sur ce chemin là des visages reconnus. Quand on lit, on est seul, on est dans l’équivocité originelle, parler, partager ses lectures permet d’être UN à partir de la lecture partagée. Ce UN si précieux à Hannah Arendt qui disait ne pouvoir exister sans penser. Partager les lectures donne sa pleine signifiance aux lectures. Cela me paraît primordial dans une perspective clinique auprès de personnes en situation d’illettrisme ou auprès de personnes psychotiques. Leur permettre, d’être UN distinct du Deux de l’autre à partir de leurs lectures partagées avec ce Deux. Les personnes en situation d’illettrisme comme les autres, les psychotiques sont malades de ne pas être reconnus, entendus dans leurs paroles toujours confisquées, les uns pour cause d’illettrisme, les autres pour cause d’exclusion de l’ordre symbolique qui fait l’humanitude.  Partager les livres, c’est partager l’humanitude.

 

Le DEUX, et encore mieux le TROIS, le plusieurs, par la médiation des livres restituent la parole confisquée.  J’en suis certaine.

 

Comme, je suis certaine, marchant une fois de plus dans les pas d’Hannah Arendt que penser ne peut-être le privilège de certains dans leur tour d’ivoire (sinon cela donne des Heidegger.) Penser appartient à tous, autant aux universitaires qu’aux personnes atteintes de trisomie 21.

J’ai toujours été émerveillée de la qualité des débats avec le public en difficulté d’être. Ils ne demandent que cela de parler, de penser, de lire. Ils sont sur le bord du chemin, prenons leur la main et dans le temps des ateliers de lectures inventons la démocratie de la pensée partagée.

 

Inventons, le singulier pluriel des textes et de nos pensées, inventons le Un et le Deux, le Trois et le Quatre, le Quatre et le Cinq, le Cinq et le Mille et de Mille en Mille, dans les textes subvertis, dans leur sens jamais saisi, toujours en fuite. Marchons ! Marchons ! Qu’un sens impur abreuve nos sillons !

 

Enfin pour mieux vous y retrouver dans cette passionnante histoire de « il était fois un enfant  qui se comptait UN, » je vous conseille un passionnant essai, si plein d’humour  de D.W Winnicott  «  Sum, je suis » (Conversations ordinaires. Gallimard 1988. Pages 60-71). Ainsi donc, même l’enseignement des mathématiques...  Non ! Si ! On en parle ?

 

Lire c’est apprendre à parler, parler c’est apprendre à lire.

 

MJ Annenkov

Partager cet article
Repost0
13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 20:32

 

Le dit de l’ancêtre

 

Mamie, vous vous êtes endormie

épuisée par votre longue vie.

Vous étiez de nous tous, l’ancêtre.

 

A mon tour, je deviens la femme la plus âgée de la famille. A mon tour, je suis l’ancêtre. Cette étonnante certitude, si nouvelle m’étreint de douceur et de fierté.  Pressentant cette étonnante vérité, j’ai laissé blanchir mes cheveux et mon visage enneigé par les années se tourne vers vous avec tendresse.

 

Serai-je une ancêtre digne de votre affection ?

 

Je vous cuisinerai à tous de bons petits plats, des douceurs de toutes les couleurs. J’écouterai vos chagrins comme vos rires. Vous me confierez vos amours et vous rirez des miennes mais surtout, je vous transmettrai, c'est  mon voeu le plus cher, mes valeurs de vie, mes rêves réalisés d’un monde presque meilleur pour lequel toute ma vie, avec vigueur, avec rigueur, j’aurai lutté, marchant, lisant, écrivant, espérant.

 

Hier, je me souviens, dans le ventre de ma mère, je lisais ses livres d’après-guerre. Puis, j’ai grandi, je suis allée à l’école,  avec ma maîtresse, j’ai appris à lire. Là, a commencé ma longue épopée. Je suis devenue Pinocchio, Alice au pays des merveilles, Cendrillon, La Belle au bois dormant et Gretel, la grelottante. Puis j’ai connu mon premier deuil, j’ai grandi encore. J’ai lu Don Quichotte, Marcel Proust. J’ai lu  Katherine Mansfield et Simone de Beauvoir. J’ai lu Verlaine, j’ai lu des livres du monde entier.

 

L’ancêtre devenue, n’a d’autre souhait que de mettre à vos pieds, la sagesse du monde et des hommes. Cette sagesse existe. Il faut y croire mes chéris. Croire en cet espoir, c’est déjà la créer. Ce sera ma force de vous transmettre, le monde et son espoir.

 

Je vous transmettrai l’amour de la vie et de tous. la longue espérance, des caresses blondes. Je vous transmettrai la ronde du monde


Je vous transmettrai mon âme de femme

 

Femme-enfant, enroulée d’ années

Déroulée dans le temps de l' amour

Potelée, ridée, je ne sais

Entre rires et larmes

J’ai grandi, j’ai vieilli

Je ne le saurai jamais

Dans le son d’une guitare

J’ai refusé mes Trop Tard

 

Je vous transmettrai les rythmes du temps

 les rythmes de la vie

  l’arythmie du désir

  mes  éclats de rire

 

Je vous transmettrai mon regard sur les immenses vagues perlées d’algues. Un jour, entre deux soleils ou une nuit entre deux lunes, à mon tour, je m’en irai, vous transmettant, entre deux cris, entre deux souffles, celui de ma naissance et celui de ma presque mort, ma vie, celle que j’aurai tant aimée du premier jour au dernier jour de mes Toujours et de mes Peut-être


Temps, je t’attends ! Je n'ai plus peur.

 

 MJA, l’ancêtre.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 14:45

Ses eaux

 

Naître d’une graine de soupir

la vie rime à la sueur de l’origine

du corps de la mère pétrie

dont le désir rate la source

dont les yeux clos rit au père rêvé

puis, ses lèvres larguent l’espoir.

Elle n’entend plus la langue éprise

de l’amour.

Ses années rament sans nuit, sans lui.

Elle aimerait

la route mais n’ose pas

gommer les peurs barbelées.

Le voyage dans ses eaux encore

se repose

encore, son cœur gratte de sa perte.

 

Octobre 2006, Margit Molnar

 

Margit, mon amie, gomme tes peurs barbelées, comme j’ai presque gommé les miennes et prends la route ! MJA

Partager cet article
Repost0
21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 19:42

 

Regarder l’enfance

 

Jusqu'aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs

Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche
Ou te frayant chemin

Singulier et magique
L'œil de ton enfance
Qui détient à sa source
L'univers des regards.

 

Andrée Chédid

 

J’aime Andrée Chédid et j’aime ce poème, dans le sillon duquel, j'écris l'univers des regards de mon enfance.

 

Mon enfance bien sage détient à sa source l’univers des regards : les meilleurs et les pires ; ceux qui nous tiennent chaud et qui nous glacent ; ceux qui nous désespèrent comme ceux qui nous offrent l’espoir. Ceux qui nous sortent du noir et inventent la lumière.

 

La lumière de l’autre vers qui s'envolent mes regards.

 

Merci Andrée Chédid.

 

MJA

 


 

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 21:57

Paris, ma ville natale

Ma ville foetale

Ma ville fatale

Comme je t’aime !

 

J’aime ton ciel

Qui dans mon coeur

A chaque pas

Dépose son miel doré

 

J’aime tes rues

Tes longues avenues

Tes arcades bleutées

Qui courbent ta beauté

 

J’aime tes jardins

Les bancs solitaires

Qui attendent ma venue

Dans le temps des pigeons

 

J’aime ta cristalline

Et fragile Pyramide

Tes musées

Leurs richesses

 

 

  J'aime ton fleuve, la Seine

Sur ses berges si anciennes

J’avance comme une reine

De l’amour et de ses Toujours

 

J’aime tes secrets

Tes ruelles cachées

Tes cours fleuries

Tes vieux pavés

 

J’aime le Boulevard Saint-Michel

Le Luxembourg et son bassin

Les Tuileries et la Place des Vosges

Ses cafés et ses lumières

 

Paris, accepte mon poème

Sans rimes ni raison

Accepte mon infini

Bonheur

 

D’être à Paris !!!

 

MJA

 

Partager cet article
Repost0
14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 21:41

HIVER

 

         Des quatre saisons je te dirai le nom

         je dessinerai les formes de l'amour

         dans un souffle je te livrerai mon âme

         mon corps et tout son or

         Je te dirai mon printemps

         quand l'espoir se conjugue à tous les temps

         Je te dirai l'été, les champs de blé

         je te dirai l'automne quand les feuilles jaunes tombent

         donnant au temps une belle robe dorée

         je te dirai peau d'âne et le prince charmant

         je te dirai l'amour qui dure toujours.

 

         Mais si je te donne des quatre saisons

         le temps tout rond, tout blond, tout long

         mon hiver, tu le prendras dans tes bras

         mon hiver, tu l'aimeras

         tu m'aimeras

         avec mes yeux cernés, mon corps voûté

         mon regard brouillé si triste

         tu aimeras mon brouillard et ce qui en moi trébuche

         mes inquiétudes absurdes

         mes sentiments comme des icebergs à la dérive

         Tu m'aimeras quand ma fatigue m'habite

         quand le noir me ronge dans le glacial songe

         d'une nuit d'hiver.

 

         Tu m'aimeras passionnément

         malgré les flocons qui enseveliront mon âme

         Tu aimeras mon hiver et ma solitude

         j'aimerai ta solitude et ton hiver

         Ensemble, au chaud,

         nos corps enroulés dans l'hiver

         nous attendrons le printemps

         celui de tous les temps.

 

         Eté 2014, MJA

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 19:54

 

            J'appartiens au monde, un monde de bruit et de fureur, qui à toute heure vit et gronde mais connaît aussi la douceur et les couleurs, j'appartiens au monde des hommes et des femmes qui luttent pour la paix partout, à ceux qui disent non au racisme, à l'injustice, qui aident les immigrés à obtenir des papiers légaux, j'appartiens au monde de ceux qui disent non aux religions quand elles engendrent des guerres meurtrières, et des préjugés archaïques, j'appartiens au monde des femmes qui disent non aux hommes quand ils font d'elles des opprimées ou des êtres intensément peu  reconnus, j'appartiens au monde des idées quand elles se font valeurs, humanité, j'appartiens à la peinture, à la musique, à la sculpture, à la danse, au chant, à l'opéra, j'appartiens au monde des arts, de tous les arts, au monde des fleurs, des jardins, des beaux paysages, des frais bocages, des volcans, des lacs, des déserts, j'appartiens au monde éclairé par la lune, pleine ou en croissant, parfois rousse, j'appartiens au monde ensoleillé par nos regards à tous, endeuillé par nos ténèbres, j'appartiens au monde de ceux qui travaillent parfois le jour, parfois la nuit pour que ça continue de tourner, de rouler, de rire, de pleurer, de lutter le poing levé, j'appartiens aux forêts , aux montagnes, aux chemins, aux plaines, aux coquelicots dans les vagues d'été, à l'espoir, à l'amour quand il dit toujours, à la fraternité dans les contours de l'égalité et de la liberté, j'appartiens aux corps et aux décors, à mes proches si proches, à mes amis, à mes choix de vie, j'appartiens aux tambours et au tam-tam, aux violons ceux des sanglots longs, j'appartiens au ciel bleu ou plein de nuages, j'appartiens à l'orage qui dit ma rage, ma cage, ma plage, ma page, mon âge trop sage,  j'appartiens au monde du sucre, du jasmin, de la menthe et du miel, au monde des arômes, des épices , des saveurs, des parfums, des odeurs, des empreintes, j'embaume, je suis une fleur, mais surtout j'appartiens à mes livres, à ma bibliothèque et à ses écrivains, mes hôtes, à perte de mots, de pages, de lignes, jusqu'au bout de l'espoir,  jusqu'au bout de mon temps retrouvé, de mon désir révélé, de mon âme envolée, j'appartiens à mes lectures, mon bien si précieux, mon être carillonne dans les secondes éclatantes, fracassantes de leur silence à tous,  dans un tonnerre de lumière qui jaillit, illumine, éclaire, c'est la fête, j'appartiens tout entière, corps et lettres à cette fête, je continue, je progresse, je recommence sans cesse, j'invente, j'inventorie, je recopie, j'écris, je vis et dans le temps d'un clin d'œil, d'un sourire, dans le temps de la fraternité, de la communion créative, dans l'enthousiasme assumé, dans les valeurs partagées, je vis, j’existe, j’écris, je lis, j’avance, seule et avec tous. Un jour immobile, je fermerai les yeux et je partirai, je n'appartiendrai à plus rien d'autre qu'à la terre, je serai sans sève et sans rêve mais appartenir au monde aura été ma chance, mon privilège, mon espérance,  transmettre, promettre, habiter mon hymne d'un trait, l'écrire pour ne pas mourir, pas encore, parce que me souffle Perros dans ses Papiers Collés de talent "Le génie, c'est d'écrire  quand on n'a pas envie d'écrire. Mais de vivre". Jeanne / MJA

Partager cet article
Repost0
8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 00:01

Les hommes et les femmes

 

Femmes gelées

Hommes ébouillantés

Voilà ce que nous offre notre planète

Guernica

Mais 

La fiancée de Chagall

S’envole avec un homme

Dans l’azur.

Un homme et une femme

Qui disent l’amour

Klimt

L’Etreinte

Les hommes et les femmes

Dans la courbure de l’amour

Dans la dorure des corps

Les hommes et les femmes

Dans leur décor

De sang et d’or

Dans le sucre de l’encre

Dans le ventre de la terre

Dans le ciel de l’enfer

Hommes et Femmes

Caressés par le même vent

Tentons l’impossible

 

Grandir !

 

Marie-José Annenkov

Partager cet article
Repost0
7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 09:33

Mars

 

Tresser les dunes de chagrins

Rire de ton silence

Devant des toujours

qui s’écroulent

dans ta vie qui roule

 

Tresser l’eau et la lumière

Tes pieds étonnés

Glissent sur les pierres

Mais jamais tu ne tombes

Tu demeures entière

 

Tresser morceaux et miettes

Tandis que ta vie obstinée

Continue d’égrener les mots

De ton  âge si peu sage

Qui dit tes possibles châteaux

 

Tresser les mers et les montagnes

Accepter les flots et les cascades

De tes tourments jamais apaisés

Perdue dans la vague des jours

Tu n’entends plus l’amour

 

Tresser le bois et la laine

Dans le jour qui passe

Oublier ta peine

Ecrire du silence

Une nouvelle danse

 

Tresse à l’infini l’écume de la vie

Continue sagement d’épeler l’avenir

Retrouve le rire et son éclat

Tourne le dos à ton  pire

Continue d’écrire

 

Mais surtout, avec tous, tresse le lire !

 

Marie-José Annenkov

 

 

Partager cet article
Repost0