Samedi 15 avril et dimanche 16 avril 23.
La Boutique d’écriture au musée Fabre de Montpellier
Ateliers d’écriture animés par Stéphane Page et Pierre Vinclair
Olivier, participant, a écrit les deux textes suivants :
- Mon portrait comme aurait pu l’esquisser Gustave Courbet :
L’eau de la mer, un matin, un reflet...
Des écumes transpirent, des ondes tourbillonnent,
quelques rochers s’éclairent à l’éveil de ce jour.
Des lueurs s’affirment, des tons prennent corps,
des rayons jaillissent, beauté de l’aube !
L’homme est assis. Il contemple. Il hume les embruns.
Encore dans l’ombre, de dos, tout juste dessiné.
Le jour sort de ses rêves.
C’est son reflet dans l’eau qui affirme ses formes.
Le corps semble allongé, tranquille, comme posé dans l’instant.
Le corps fait paysage, il se fait oublier.
La tête brille dans ce miroir.
Elle est éclair, elle s’exprime, elle jouit de la lumière.
Les joues s’amusent, remplies d’insolence.
Les oreilles, le front, le nez, sont adoucis par l’image.
Le regard est serein. L’oeil est vif, curieux de ce jour qui se lève.
L’instant est immobile, rouge au loin, sombre, indéfini, sur la mer qu’on devine.
La lune s’apprête à fuir. Elle a fini sa tâche.
C’est elle qui fait reflet et permet les sourires.
La lune et le soleil et l’eau, tel un matin...
- Gustave Courbet « solitude ou le ruisseau couvert » :
De l’ombre à la lumière.
Des espoirs tissent et dansent.
L’épopée fait silence. S’ajustent les contours.
Noir, noir, noir, palettes en devenir.
Atout cœur, tronc d’histoire.
La terre, le ciel et l’eau, transportent et illuminent.
Les rochers crépitent. Leurs contours s’éclairent.
Les nuages vacillent, font miroir, emplis d’aise.
Vierges instants, fiers horizons, les accès s’ouvrent et sinussent .
Les reliefs naviguent et puis s’envolent.
Blanc, blanc, blanc, en touches et en détours,
s’agitent et se destinent, s’écoutent et font récit.
Les points deviennent formes. Ils guident, subtils et tendres.
Quels mélanges ? Qui transpire ? Quels retours ? Qui s’écrit ?
Noir, blanc, gris, se palettent, s’adoucissent,
s’arc-en-ciellent, portent voix.
Les temps parcourent les formes. Les formes s’évaporent.
Des mots s’activent et tremblent. Ils deviennent inutiles.
De l’ombre à la lumière...
Nous remercions Olivier Ducros-Renaudin pour ce cadeau aux Inventeurs. Nous apprécions tant son talent lumineux et heureux qui « arc-en-cielle » notre quotidien !
Marie-José