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31 décembre 2023 7 31 /12 /décembre /2023 21:37

Le temps a joué. Il a dessiné sur le sable mouillé

 

Les âges de la vie

 

A un mois on lit avec les grands

A six ans on apprend à lire seul(e)

 A10 ans on s’impatiente

A 20 ans on rêve qu'on existe

A 30 ans on essaie d'exister

A 40 ans on s'agite

A 50 ans on ralentit

A 60 ans on redémarre

A 70 ans, on s'envole

A 80 ans on contemple sa vie

A 90 ans, on se réjouit de chaque page

A 100 ans on s'émerveille d'un nuage

A 110 ans on est ému par un sourire

A 120 ans, on sait qu'il est temps de partir.

 

  Marie-José

 

 

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29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 19:32

Laurence Durrell

Le Quatuor d'Alexandrie

Pochothèque

 

J'avais 40 ans, passionnée j'écrivais :

                    

Lire ou relire  Le Quatuor d'Alexandrie. Se perdre dans une écriture limpide, sensuelle, jouer de ses reflets. Le Quatuor est un feu d'artifice de vérités mouvantes, qui à peine lues dans le ciel d'Alexandrie, s'évanouissent dans la nuit du livre refermé. La quête de soi, (écrivain ou lecteur), tel est l'enjeu de ces presque deux milles pages ; une quête longue , difficile, soumise aux aléas du temps, de la mémoire, du narcissisme. Une quête  d'Alexandrie, une quête de la ville d'Alexandrie dont le panorama diffère du nord au sud, de l'est à l'ouest, à midi ou à minuit. Chacun sa ville, chacun son crépuscule, chacun sa solitude. Récit d'une cité dans la multitude et dans la détresse, dans l'allégresse et dans la fête. Dans la création foisonnante. Sur les cieux mauves et roses d'Alexandrie, s'écrivent les vies comme autant d'architectures possibles d'une même ville. Alexandrie apparaît à travers les prismes superposés et simultanés de la mémoire de ses habitants, mémoire du présent permanent qui est la véritable histoire de "cette anecdote collective". 

 

Alexandrie la réelle est fugitive, elle court dans l'instant de chacun. C'est une Alexandrie insaisissable. L'Alexandrie imaginaire est celle ramenée dans le filet de métaphores jeté sur le réel de la ville par l'auteur pluriel qu'est Durrell, incarné dans le roman par les écrivains Arnauti, Darley, Pursewarden. De ce réel, ils veulent tout savoir, tout capter. Ils vont et viennent, promenant dans un jeu de miroirs, leurs fantasmes, conjuguant les verbes vivre, aimer, mourir. D'autres aussi : chercher, intriguer, espionner, souffrir, soigner, mentir, pleurer, se suicider, voyager, peindre , se souvenir, écrire, créer. L'Alexandrie imaginaire, celle de l'amour "qui prend tout ou perd tout", qui fait les enfants mais les  enlève aussi, celle qui viole les femmes et les fait avorter. Alexandrie l'infidèle, la tendre, la passionnée. Celle qui mutile et celle qui répare. Alexandrie la réelle. Alexandrie l'imaginaire mais aussi la symbolique. Alexandrie, la cage, la loi, la réalité héraldique, ses noms propres, ses cinq religions,ses cinq cultures. Alexandrie, son Histoire. Alexandrie la symbolique, celle où tout le monde est parlée par tout le monde, celle qui situe chaque personnage dans le battement de deux paroles, qui place chacun à une certaine distance de l'autre. Cette distance est symbolisée par une distance géographique : l'île de Darley. Cette île vide de tout savoir n'est elle pas une métaphore de l'absence et du silence qui permettront à Darley de symboliser Alexandrie dans le creux de l'écriture, dans ce plein de la lecture du manuscrit d'Arnauti ou du journal de Justine ? Jeu gigogne. Géant. Quant au lecteur, à lui de reconstituer sa ville. Il est renvoyé à une page blanche, seul avec lui-même, comme dans le livre de Pursewarden. La simultanéité de toutes ces Alexandrie donne une harmonie absolue à la création parfaitement achevée du Quatuor.

 

Seuls des peintres pourraient commenter le style de l'auteur. Un peintre nommé Seurat. Pointillisme des paragraphes. On ne reste jamais plus de 10 lignes avec le même personnage. Un peintre nommé Degas pour les effets de miroirs qui démultiplient la réalité qui nous fait parvenir Justine et les autres dans un effet de profondeur, dans une écriture stratifiée. Un peintre nommé Monet, pour les couleurs, Van Gogh pour la tourmente, Magritte pour "La durée poignardée". Un peintre nommé Picasso. Portraits brisés, lignes épurées, portraits reconstitués.

 

Laurence Durrell, peintre du verbe, a écrit une fresque du temps d'Alexandrie traversée par la solitude où les vérités de chacun surgissent pour mieux disparaître se confondant avec l'éternité et l'infini, avec l'amour et le dérisoire, avec le sublime et la mort. Jusqu'au passage à l'acte. Le temps d'Alexandrie n'est pas un temps proustien fait de réminiscences. C'est la mémoire du présent capté dans la spirale d'un temps relatif, d'un présent continu, celui du calendrier du désir.

 

Dans les crépuscules d'Alexandrie, nous menons une inlassable quête du réel. Une fiction toujours à renouveler, le désir en causes : l'Amour, la femme, la Vérité, l'art, les Cultures, les Religions, la Sexualité, la Création, l'Ecriture. Nous lisons, nous lisons. Nous tournons, nous tournons comme sur un manège. Le manège de la condition humaine.

 

Note de Lecture publiée dans Synapse, puis dans Empan.
 

 

 

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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 14:20

Atelier d'écriture animé par Stéphane Page

 

Lecture du livre de Pierre Bergounioux « un abrégé du monde »,
comme surfer sur une vague, ressentir et écrire ...

 

Olivier Ducros lit Pierre Bergougnoux, lit et écrit :

 


Vague à l’âme, corps diffus,
l’œil erre à l’envie, s’y confond, éclaire les inutiles.
Les échos sont ceci qu’ils sont propres à chacun,
suivis comme irréels, retranscris, gémissants.
Les oreilles se font mères,
goûtent et se pourlèchent des tilts et des rondeurs.
La soif est un corps gras.
L’image intercalaire prend sa forme.
Elle tempère, obscurcit, satisfaite de son effet.
L’odeur et les effluves transportent comme un nuage qui s’étiole,
se disperse, trébuche et rebondit.
J’ai touché l’irréel. Il s’est durci et de ses formes jaillit un sens,
un leurre en devenir, un fruit, un souvenir, un citron, une cerise,
les images de l’enfance, les couleurs et les goûts.
Le puits trône dans la cour aux tilleuls.
Il est béni d’eau claire, des reflets qui ondulent.
Un oiseau s’est perdu.
Pointent dans la nuit les chemins qui l’égarent,
les doutes et les rancœurs.
Les assurances tombent. L’heure est aux repentirs,
moments de solitudes, accumulation des vécus,
des éphémères et du destin.
La foi est un orage. Être athée c’est y croire.
Un concert s’improvise.
Les chants des oiseaux répondent aux mystères.
Les notes s’accomplissent, cristallines à souhait.
Des rochers s’interposent, font rempart, interdisent.
Leurs dessins recomposent et copient les nuages.
Terre à terre, si réels qu’ils freinent les ardeurs,
qu’ils cernent les instants.
et vérifient les sens.
Rien n’est plus à comprendre.
Reste à voir...

 

Une belle lecture, une belle écriture.

Merci Olivier !

Marie-José

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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 09:06

Pitch Olivier Ducros-Renaudin écrit dans un atelier d’écriture animé par Stéphane Page à La Boutique d’écriture.

 

" La soif profite du silence, le parcours est un cri. Il induit ce qui n’est, ce qui ne luit jamais ; immensités sauvages, sources aux abords dociles, impalpables ; nuages frondeurs, insaisissables et moqueurs. Joueurs de plénitudes, pourfendeurs des attentes insolentes, ils voguent et ils palpitent, ne planifient plus rien. Ils tournent en rond. Ils doutent et tremblent ".

 

Très beau ! Le souffle d’Olivier avant de continuer ma lecture et ma copie de Marguerite Duras. En sommes-nous si loin d’ailleurs ?

 

Marie-José

 

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23 avril 2023 7 23 /04 /avril /2023 17:25

L’empreinte - La ligne - La nuit---------------------

L’empreinte digitale ou paternelle - La ligne------ oblique ou courbe - La nuit noire, étoilée ---------

Les empreintes - Les lignes - Les nuits-------------

Les empreintes profondes et boueuses – Les------ lignes parallèles ou fuyantes - Les nuits blanches et d’amour----------------------------------------------

Un triangle magique, singulier et pluriel, ouvre--- une infinité de possibles. En de fuyantes----------- empreintes, sur ses lignes d’amour, traverse la---- mémoire des nuits boueuses -------------------------

La nuit est digitale et paternelle, telle une ligne--- noire étoilée - En elle, l’empreinte oblique - Et la courbe de sa voix s’inscrit, sur le mur scarifié du silence --------------------------------------------------

L’empreinte suit la ligne de la nuit, la nuit--------- épouse l’empreinte de la ligne, rejoint-------------- l’empreinte de la nuit---------------------------------

Le triangle est ouvert----------------------------------

 

Anne Girard

dont j'aime souvent sa créativité soutenue dans nos ateliers d'écriture de Stéphane Page à la boutique d'écriture.

Marie-José

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19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 08:12

 

Samedi 15 avril et dimanche 16 avril 23.

La Boutique d’écriture au musée Fabre de Montpellier

Ateliers d’écriture animés par Stéphane Page et Pierre Vinclair

 

Olivier, participant,  a écrit les deux textes suivants :

 

  • Mon portrait comme aurait pu l’esquisser Gustave Courbet :

 

L’eau de la mer, un matin, un reflet...

Des écumes transpirent, des ondes tourbillonnent, 

quelques rochers s’éclairent à l’éveil de ce jour.

Des lueurs s’affirment, des tons prennent corps,

des rayons jaillissent, beauté  de l’aube !

 

L’homme est assis. Il contemple. Il hume les embruns.

Encore dans l’ombre, de dos, tout juste dessiné.

Le jour sort de ses rêves.

C’est son reflet dans l’eau qui affirme ses formes.

Le corps semble allongé, tranquille, comme posé dans l’instant.

Le corps fait paysage, il se fait oublier.

La tête brille dans ce miroir. 

Elle est éclair, elle s’exprime, elle jouit de la lumière.

Les joues s’amusent, remplies d’insolence.

Les oreilles, le front, le nez, sont adoucis par l’image.

Le regard est serein. L’oeil est vif, curieux de ce jour qui se lève.

L’instant est immobile, rouge au loin, sombre, indéfini, sur la mer qu’on devine.

 

La lune s’apprête à fuir. Elle a fini sa tâche.

C’est elle qui fait reflet et permet les sourires.

La lune et le soleil et l’eau, tel un matin...

 

  • Gustave Courbet « solitude ou le ruisseau couvert » :

 

De l’ombre à la lumière. 

Des espoirs tissent et dansent.

L’épopée fait silence. S’ajustent les contours.

Noir, noir, noir, palettes en devenir.

Atout cœur, tronc d’histoire.

La terre, le ciel et l’eau, transportent et illuminent.

Les rochers crépitent. Leurs contours s’éclairent.

Les nuages vacillent, font miroir, emplis d’aise.

Vierges instants, fiers horizons, les accès s’ouvrent et sinussent .

Les reliefs naviguent et puis  s’envolent.

Blanc, blanc, blanc, en touches et en détours,

s’agitent et se destinent, s’écoutent et font récit.

Les points deviennent formes. Ils guident, subtils et tendres.

Quels mélanges ? Qui transpire ? Quels retours ? Qui s’écrit ?

Noir, blanc, gris, se palettent, s’adoucissent, 

s’arc-en-ciellent, portent voix.

Les temps parcourent les formes. Les formes s’évaporent.

Des mots s’activent et tremblent. Ils deviennent inutiles.

De l’ombre à la lumière...

 

Nous remercions Olivier Ducros-Renaudin pour ce cadeau aux Inventeurs. Nous apprécions tant son talent lumineux et heureux  qui « arc-en-cielle » notre quotidien !

 

Marie-José

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26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 19:28

Arthur Rimbaud

Chanson de la plus haute tour

 

Oisive, jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les cœurs s’éprennent.

Je me suis dit: laisse,
Et qu’on ne te voie:
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t’arrête,
Auguste retraite.

J’ai tant fait patience
Qu’à jamais j’oublie;

Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Ainsi la Prairie
A l’oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D’encens et d’ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.

Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n’a que l’image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l’on prie
La Vierge Marie ?

 

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah! Que le temps vienne
Où les cœurs s’éprennent !

 

Arthur Rimbaud Mai 1872

 

Marie-José qui a peut-être

Par délicatesse perdu sa vie

Peut-être…

 

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13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 18:27
Voyelles
Arthur Rimbaud

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud, Poésies

 

 
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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 08:37

Bibliographie de René Char :

 


Le Marteau sans maître, 1934


Placard pour un chemin des écoliers, 1937


Dehors la nuit est gouvernée, 1938


Feuillets d'Hypnos, 1946


Fureur et mystère, 1948


La Parole en archipel, 1962


la Nuit talismanique, 1972 


Chants de la Balandrane, 1977

 

Bonne lecture poétique ! René Char est essentiel à l'humain parce

qu'il décline sa liberté.

 

Marie-José

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23 février 2021 2 23 /02 /février /2021 14:32

Enfances défaites

Et créativité

Récits psychanalytiques

Rémy Puyuelo

2018 Editions In Press

 

Rémy Puyuelo introduit son chapitre 7 L’enfant invisible Travail du négatif par son poème suivant, poème au rayonnement solaire que j’ai beaucoup aimé. Je souhaite vous en faire partager ma lecture heureuse.

Merci Rémy Puyuelo.

 

Petit, l’Homme Invisible l’avait ébloui

Longtemps après, l’Enfant invisible surgit.

Il était là depuis le début de sa vie

Mais il ne l’avait pas reconnu.

 

Pour l’apprivoiser

Il s’apprit à ouvrir un vide entre ses mains.

Ce travail lui prit beaucoup de temps

Et occupa son absence.

 

Cet espace se fit piano de lumière entre ses doigts.

Réunis il se fit géode

Emprisonnant des cristaux de douceur froide.

Il écouta aussi gémir le vent.

Il se noyait dans le vide à en oublier la vie.

Mais, n’était-ce pas cela Vivre ?

 

Il marcha à la rencontre d’autres enfants invisibles.

Il lui fallait de nombreux trucages optiques.

Un jour, il se vit dans un éclat de rire.

Une Petite Fille Invisible au regard perçant

Était là.

 

Il découvrit la beauté des noirs

Et nomma sa solitude.

Il se surprit alors à escamoter le vide.

Il devint magicien

 

Et se mit à sourire dans les yeux des enfants.

La Petite Fille Invisible de son côté,

Créait des images sonores avec le vent.

 

Une douleur exquise signa

Cette rencontre définitive.

Ils cheminent ensemble depuis !

 

Poème de Rémy Puyuelo

Recopié par MJA

Lectrice de Rémy Puyuelo

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