Formation Sarrant
19 et 20 janvier 2009
(Le troisième jour n'est jamais l'objet de compte-rendu)
Et donc un grand merci aux diverses secrétaires qui ont permis le compte-rendu presque fidèle de nos deux premières journées de travail.
Participantes :
Cécile
Audrey
Pascale
Brigitte
Florence
Marie
Gisèle
Colombe
Marie-Noëlle
Premier jour
Matin
Tour de table
Colombe :
Coordinatrice du collectif d’associations RIVAGES :
Attente : changement de regard sur le livre
Gisèle :
Présidente de l’association mots par maux
Attente : trouver une autre façon de parler du livre et mise en place d’ateliers de lectures
Marie :
Récemment sur Toulouse
Enseignante de FLE et d’alphabétisation
Pas d’attente particulière
Florence
Assistante sociale
Attente :Postures, positionnement sur la lecture identitaire et professionnel
Brigitte :
Assistante sociale :
Intéressée à double titre :
on essaie de faire des rencontres autour des livres.
(je n’ai pas noté la seconde attente)
Pascale :
2 activités professionnelles
-responsable d’une bibliothèque dans un village
- lecture à voix haute
Attente : Le livre depuis toujours parle de mon rapport au monde.
Je suis dans un rôle de transmission. Je souhaite mieux transmettre
Audrey :
Tout d’abord secrétaire,j’ai pris un long congé parental puis je me suis tournée vers l’accompagnement des personnes âgées. Actuellement je suis bénévole à la suite de conseils de ses amies, j’ai cherché dans le social. Maintenant je cherche « un vrai travail »
Forcée par mes parents j’ai suivi des études classiques : bac+ fac+ langues. Aujourd’hui, par hasard, retour vers des professions d’aide.
Le soir, j’aime lire des témoignages sur l’aide, le soin.
En recherche d’emploi. Bénévole à l’association « Les blouses roses » dans la maison de retraite de Beaumont
Attente : difficultés professionnelles : parfois quand je prends un livre ça va mieux pour parler avec les personne âgées. Je veux réfléchir là-dessus
Emergence de l’expression : « Le fil de soi »
Marie-Noëlle :
Assistante sociale :
Attente : plutôt que parler des difficultés, j’aimerai parler du déjà là et asseoir notre action
Cécile :
Institutrice suppléante dans le Gers d’une école à l’autre
Attente : aider et mieux connaître la plupart de mes élèves qui se sentent exclue.
Cécile a trouvé un remplacement le deuxième jour et à son grand regret et au nôtre n’a pu participer à la seconde journée.
Plongée dans la librairie :
Consigne donnée par Marie-José :
Plongée de 20 minutes environ et choisir un livre et un seul pour les présenter aux autres.
Cette séquence a pour but de sensibiliser au rapport identitaire établi avec un livre de son choix.
Bien noter à chaque fois l’identité du livre. Ceci est important pour nos publics qui ont besoin de repères.
Cette plongée que nous avons fait là correspond à la séquence « Cadeau » dont je parlerai le 3ème jour
Cécile :
Le chemin de Jérusalem Yan GUILLOU Editions Agone Marginal. 1er volume d’une trilogie.
J’ai été attirée par la présence du terme Jérusalem dans le titre et par l’époque : le Moyen-âge dont j’aime les valeurs de tolérance et d’humanisme.
L’auteur est suédois est la Suède est un pays que j’ai toujours voulu visiter comme pays inconnu dont j’ai envie de connaître (lumière, espace, froid, neige...).
Jérusalem représente pour moi une quête spirituelle et religieuse et un questionnement sur mes racines judéo-chrétiennes.
J’aime aussi le côté saga, histoire d’une famille.
A l’origine j’avais une formation d’historienne et d’archéologue.
Intervention de Marie-José portant sur l’étude de Freud de l’histoire des familles et de ses patients souvent à partir de métaphores archéologiques et sur la pulsion de mort telle que Freud la traite dans Malaise de la civilisation : pulsion de mort contrebalancée par culture et création. Seul espoir de l’humanité ???
Marie-Noëlle :
Nur de Arnaud RYKNER. (auteur toulousain) Edition Babel.
Ce qui m’a attiré c’est « l’objet ». J’ai aimé sa couverture, le titre, l’image, la peinture qui rappelle Ernest Pignon- Ernest. C’est l’histoire d’une rencontre entre un homme et une femme. Huis clos dans une ville d’orient en guerre.
Ecriture épurée. Me rappelle Marguerite Duras. L’histoire d’un amour impossible. Envie de plonger, côté passionnel, dialectique entre l’instant vécu, le réel et le côté impossible. Rapport au temps.
Intervention de Marie-josé : le rapport à la lecture serait peut-être pour vous le rapport au temps.
Audrey :
livre documentaire : « Accompagner le vieillissement » Danielle Thiebaud ; Editions Chroniques sociales 2008.
Je connais déjà l’éditeur. Je pense acheter ce livre écrit par un psychothérapeute qui traite de la gestion des émotions. Je me sens très concernée parce que se rapporte à ma profession et à mon identité.
MJ Pourquoi avez-vous choisi cette profession , ?
A. J’ai toujours voulu aider les autres, depuis l’enfance. Je sais que ce n’est pas par hasard.
Pascale :
.La philosophie de la joie. Alexandre Jollien. Editions Textuel.
J’ai eu une attirance naturelle vers l’auteur et vers le titre. J’ai aimé le format du livre et la couverture rigide.
Jollien est un jeune philosophe dont le précédent livre est « Le métier de philosophe ». A la suite d’un accident, il est devenu handicapé.
Une citation que j’aime :
« Nous menons tous le même combat, s’orienter avec joie et avec plus d’humanité ». Joie et humanité sont deux mots qui me parlent. C’est une réflexion sur le sens de l’existence qui veut donner du sens au monde, aux questions humaines dans un besoin de se repérer.
Le livre m’aide à parcourir un chemin de vie. Tout le monde devrait avoir la chance d’être convié au banquet du livre mais ce festin est réservé aux privilégiés alors qu’il devrait être accessible à tous. Je suis dans la recherche de la transmission parce que je sais que le livre m’a sauvé la vie. Je suis lectrice, bibliothécaire ; ce n’est pas par hasard. Mon ancrage identitaire et mon souhait de transmission ne sont pas le fruit du hasard.
Brigitte :
Paysages humain de Nazim Hikmet. Littérature étrangère .2002 (dernière livre entre les mains au signal de Marie-José.
Difficile de choisir car il faut saisir l’instant. J’ai aimé le titre que j’ai trouvé beau. J’ai entendu parler de l’auteur par une personne d’origine turc.
L’auteur, Nazim Hikmet est un poète turc engagé. La couverture est en noir est blanc avec un côté vieillot sympathique. Livre de poésies
Marie-José :
Vous avez choisi ce livre à partir de l’écoute d’un autre. C’est un livre qui vous a été indiqué en atelier de lectures, qui vient de quelqu’un. Cette personne était heureuse de parler de son pays. Intimité. La lumière de l’autre a débordé
L’ancrage identitaire se signifie là dans la réception à l’autre dans l’ordre du temps. Temps de douceur.
Brigitte :
Ce temps ne me caractérise vraiment pas.
Marie-José :
Je ne sais si cela vous caractérise ou non mais l’instant où vous avez exposé ce livre était plein de douceur. On s’attache vite à un livre. C’est un lien.
Winnicott, disciple de Freud a travaillé sur l’enfance et sur les doudous. Il a montré leur lien avec la séparation de la mère. Les lecteurs vacants ont souvent d’importants problème avec l’ordre de la séparation, nos publics également. Dans le temps du deuil, ultime séparation, définitive séparation, les livres peuvent aider. Référence quant à moi à La femme en retard –le livre écrit-
Florence :
Stig Dagerman. « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, Actes Sud, 2008. Auteur suédois qui s’est suicidé. Un déchirement existentiel amène le besoin de lire ; ce besoin de sens se confronte à ce que l’on ressent et signe un énorme manque à combler.
Un déchirement existentiel peut provoquer soit une boulimie de lecture, soit, au contraire une absence de lecture, un refus de lire.
Marie :
J’ai fait un certain parcours et je me suis arrêtée sur la littérature étrangère et j’ai vu ce livre.
Hannah Pool : La fille aux deux pères Editions Zoé.
C’est l’histoire d’une femme noire orpheline adoptée par un universitaire anglais. Elle retrouve sa famille 18 ans plus tard avec ce problème de l’adoption.
Cet histoire avec un nom sénégalais fait écho en moi et dans la recherche que j’ai moi-m^me fait de mes « pères ». Dieu (j’ai été élevée par des curés avec Dieu le père !), mon père sénégalais, mon père eurasien. Ce livre fait écho à mon histoires de fractures. J’aimerai écrire mon histoire, écrire un livre ; « ça renforce » (MJ Il aurait été intéressant que je pose la question « qu’est-ce que ça renforce.)
MJ : la lecture permet de symboliser son histoire, ses fractures par l’identification aux personnages. Pour Marie, lire pour trouver le père.
Marie acquiesce : j’ai toujours eu besoin de lire des écrits d’hommes.
MJ Quand à moi je n’ai lu des livres de femmes qu’à partir de 50 ans et après la mort de ma mère ; maintenant je lis essentiellement des femmes. La lecture et l’écriture auraient-elles un sexe ? Je le pense !
Echange du groupe sur le fait suivant : il semblerait que nous symbolisons mieux notre souffrance ou nos joies, notre intime à partir des livres et l’on associe cela avec l’image de la mère consolante.
Gisèle :
Le Partage de Gérard Privat auto édité. 2002 : les hommes qui ont confiance en l’homme affirment que « l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu. » (Jean Jaurès). Ce livre révèle que l’auteur a foi en l’humanité.
Inviter à construire : partager la lecture et l’humain. Les ateliers sont du partage.
L’auteur n’est ni philosophe, ni économiste, ni théologien, ni physicien, ni historien, ni autres. Il n’est rien de tout cela sinon un voyageur dans les espaces parcourus. L’essentiel est pour lui, l’école de la vie, le seul cursus : la vie.
Réflexion du groupe sur ce thème :
A l’école de la vie : la maternité, la vieillesse, l’amour. Rien n’est acquis pour toujours. La vie c’est la diversité des regards. Autant de regards que de personnes. L’enrichissement vient du partage.
Colombe :
Le chêne, l’arbre de la vie, le chêne arbre de Gascogne édité par Le vert en l’air. J’ai choisi ce livre par le cycle qu’il représente.
J’aime lire dans un bel endroit, dans un grand espace et avec du temps devant moi.
MJ Le cadre du livre, dans un espace temps particulier pour chacun. Voir le petit livre de Marcel Proust « La lecture ».
Le chêne me renvoie aussi à la notion de racines familiales et culturelles et au sens de la vie et des choses. L’arbre est le symbole de soi. Espace de recueillement, sécurisant, nourricier. Symbolique très forte.
Après-midi
Intervention de Dominique Piveteaud
Dominique Pivetaud est
- auteur du livre comment lisent les enfants du chaperon rouge ?
- Président de Tatoulu
- projet d’un nouveau livre sur le débat.
Dominique Piveteaud étant actuellement aux prises d’un difficile procès, je ne fais pas le compte-rendu de sa passionnante intervention, craignant d’être à mon insu maladroite mais je luis réaffirme toute mon amitié et ma confiance dans son travail passionnant.
Conclusion sur la journée :
Question de Marie : orientation maternelle du travail ? pourquoi ?
MJ : j’ai élaboré le travail de mes ateliers à partir de mon regard de femme, de professionnelle, de citoyenne. Le mode opératoire entre hommes et femmes est certainement différent et complémentaire, deux modes nécessaires à l’humanité
Sexualisation de l’alphabet ? Reste à interroger. Les anges ont-il un sexe ? Et la lecture ?.
La lecture sexuelle, symbolique, politique.
Anecdote du doudou chez les africains.
Nous nous quittons sur ce sourire
Deuxième jour
MATIN
Expérience de Marie-Noëlle et Brigitte : Les mots passants (Auch)
Mettre en place des actions différentes que des actions d’entretiens duels. Mise en place des actions de groupe dans une dynamique citoyenne.
Quand l’assistante sociale passe de l’intime au citoyen : à partir d’une demande d’un groupe changer les représentations de chacun.
Travailler sur le lien social mais aussi sur les représentations de chacun. Les personnes peuvent se poser par la prise de parole. L’estime de soi est parfois dégradée. La notion d’aide pose alors la notion d’une possibilité d’émancipation (voir D.Piveteaud). concept de la restauration de la dignité. On restaure la dignité par de la citoyenneté : rechercher des solutions sur les marges et sur les côtés tout en respectant la réglementation et le cadre. Nos pratiques « sur la marge » est acceptée par nos employeurs. Notre travail est ainsi valorisé.
La question initiale que nous nous sommes posées :
« comment rendre notre lieu accueillant et comment en faire un lieu ressources ? »
La lecture est apparue alors vitale.
Avec une collègue, nous avons laissé un livre voyager « circulation des livres » mais les livres ne sont pas revenus alors nous avons créé un lieu fixe : Les mots passant.
Comment s’est effectué le choix des livres ?
- Avec la BDP : les livres ont été fournis selon enfants, adultes, ados
- Annie a fait le texte d’une affiche
- travail de citoyenneté horizontal
En 2006, notre action voulait réconcilier les personnes fâchées avec l’école. En fait le public est surtout constitué de femmes émigrées avec enfants.
Les objectifs d’une action se définissent par ce qu’on veut faire mais aussi par ce qu’on ne veut pas faire.
Ce qu’on veut faire :
- créer du lien social
- vivre ensemble dans le quartier HLM
- créer un travail d’insertion dans le respect des cultures.
Projet de financement pour que tous vivent ensemble : Maghrébins, Africains, pays de l’est. Mais cela a été suivi de discours négatifs.
Notre but : échanger à partir de la lecture mais aussi s’engager dans des projets personnels et professionnels et permettre l’accompagnement des enfants.
Le travail citoyen doit permettre la mise à jour des compétences de chacun m^me s’il y a parfois émergences de malaises (bonheur et malaise dans une vie complexe).
Le travail citoyen permet aussi la prise de responsabilité ;
Réception de personnes seules avec des histoires compliquées.
Fin novembre 2007 marque le début du projet et la naissance Des mots passants.
L’expérience évolue avec une amélioration et dans l’inscription du choix de travailler avec les gens, de construire avec eux. Tout le monde joue le jeu et il est laissé une pile de livres pour la consultation. Parmi les livres se trouvent des livres bilingues venus de Des livres et vous (Sarrant).
Cécile témoigne de son expérience péruvienne et associations d’idées du groupe sur les réfugiés qui sont exilés de leur langue et d’eux-mêmes. Il peut-être important lors des exercices écrits des ateliers de lectures de laisser écrire les participants dans leur langue maternelle.
Puis nouvel échange sur les actes citoyens qui permettent d’établir des liens avec des partenaires. (venue d’auteurs, lien avec les bibliothèques, les librairies, les musées)
Instaurer, réparer la dignité du citoyen s’inscrit souvent dans un acte de résistance.
Expérience de Pascale : expérience de lecture à voix haute :
Pascale nous lit dans l’émotion sa profession de foi (ci-dessous)
« Je suis lectrice –animatrice pour transmettre de vive voix, être ensemble et en présence. Oui ! Se parler authentiquement, dialogue dans la proximité et la solidarité.
La lecture à voix haute est un modèle d’expression et d’action. Un support pédagogique original, un vecteur d’animation et de communication efficace qui touche chacun intimement et respectueusement.
Mon projet est de promouvoir le livre et la lecture, bien sûr, mais pas uniquement ! L’objectif déterminé est de créer et de tisser un lien, pour dynamiser et lutter contre l’isolement et le cloisonnement, qu’il soit social, géographique, culturel, générationnel... Je me définis dans le déplacement, dans le mouvement, l’itinérance : une échappée belle au devant des gens, petits et grands, dans une quête de rencontres. Une démarche qui ouvre des portes pour créer un espace d’échange et de partage, fructueux, chaleureux et convivial.
Public et lieux : enfants, adolescents, adultes et personnes âgées en groupe et individuellement, associations...à domicile ainsi que dans les espaces collectifs et naturels de nos vies. Le terrain de mes animations se veut varié et ouvert. »
Je me définis comme une passeuse de mots, la parole à voix nue. Pour moi, l’engagement citoyen a pris racine dans l’engagement identitaire ; Expérience de la petite fille à l’école dans le plaisir de la lecture à voix haute : « tout se jouait là », c’était mon rapport au monde. La lecture n’est pas un acte mort, c’est un acte de vie... Inventer la lecture
Je travaille dans un cadre associatif ( Les dits de l’Osse). Promotion du livre et de la lecture, lecture, spectacle, stage de lecture à voix haute, dans une zone rurale.
Une rencontre a réveillé une mémoire ancienne du livre. La petite fille et l’adulte se sont retrouvées. Le livre a permis de connaître, de reconnaître, de faire perdurer ma permanence identitaire. Le livre a été élément déterminant dans la construction de « qui je suis ». Rupture, réveil, reprise de contact avec le livre, révélation, verticalité : « la voix c’est ma vie ». Formation intensive de lecture à voix haute, association « le champ de lire ». A partir de là, la lecture à voix haute est comme une mission.
J’ai eu une autre expérience professionnelle fondatrice dans le domaine du tourisme : transmission de la langue et du patrimoine.
« Le livre c’est ma langue maternelle » et cela implique pour moi, la nécessité merveilleuse du bilinguisme.
La parole, la voix c’est le lien social. Travail avec un hôpital, avec association d’aide à domicile, avec personnes en situation de précarité. Construction d’un projet et partenariat. J’ai rencontré difficultés au plus d’échos auprès des associations.
J’ai élaboré mon travail à partir de mon univers personnel. Importance du partage, du partenariat de voix multiples, de lieux multiples : café, animations, lieux de rencontres.
Lecture à voix haute : passer le texte sans le théâtraliser, faire circuler le mouvement. Être dans la transmission avec tout ce qui nous a construit (importance de l’histoire, du passé)
Aspect important de ma pratique : la respiration, respect du public, temps de pause, de déplacements. (idem dans les ateliers de lecture : détente/concentration).
Echange autour de la faible rémunération de Pascale : notes de frais mais pas son talent.
Expériences de Gisèle et Colombes : RIVAGES
1. Expérience de Colombe
Rivages est un collectif d’associations constitué lors de la création d’un Territoire : Pays du val d’Adour. Composé de 200 communes sur 3 départements. Territoire rural. Les associations inscrites dans le collectif se sont rassemblés autour d’une chartre de développement durable.
Le collectif rassemble une quarantaine d’associations (culturelles, office du Tourismes, centres de loisirs).
Au sein de ce collectif une seule association de lecture : l’inscription d’une lecture citoyenne est à conquérir.
- Le financement de ce collectif est européen.
- Un journal : Le pays info
- Postulat de départ : expériences locales qui s’inscrivent dans un contexte global
- Sensibilité : éducation populaire et initiative citoyenne qui rassemble bénévoles, élus, associations ;
- Entretenir un réseau
- Deux projets forts :
a) Art et patrimoine : participation des associations ou des personnes aux journées du patrimoine
b) Lier entre les générations un travail de réflexion pour aboutir à des rencontres.
2.Expérience de Gisèle :
Son expérience se nomme « Récupe Livres » et a duré trois années. Il s’agissait d’une boutique associative. Gisèle raconte cette expérience dans le temps de l’émotion et nous rappelle ainsi la dimension affective de nos engagements professionnels.
Public
Enfants souvent en difficultés scolaire
Objectifs :
- permettre l’accès d’un livre à un prix réduit
- Création d’un espace convivial
- animations auprès d’enfants le mercredi
Ces objectifs permettent aux enfants de toucher les livres, d’en emporter à la maison, de créer des moments de partage, de révéler la passion de lire, envie de transmettre, désir de raconter à ses enfants.
La seconde année a eu lieu un travail sur l’imaginaire, avec une conteuse ; écriture et mise en scène d’une histoire, représentation au carnaval, création d’une bande dessinée.
D’autres expériences avec des adultes ont eu lieu au Centre d’hébergement d’urgence ;
- en partenariat avec Rivages, la médiathèque et le lycée agricole travaille sur la dyslexie
- Table ronde avec des parents, des enseignants : réseau + animations auprès des enfants.
L’histoire de la lecture c’est aussi de la pluralité professionnelle.
Problème actuel ; fin de contrat pour Gisèle en 2007. D’où création de « Mots pour maux ».
« Lire, dire, écrire, pour une meilleure intégration. »
Après-midi
Intervention de Catherine libraire avec Didier de : « DES LIVRES ET VOUS »
qui nous accueillent de façon si conviviale. Une fois encore merci car la magie de ce lieu donne une dimension exceptionnelle a notre travail.
Histoire de la librairie : « Endroit improbable dans un lieu improbable »
Ni l’un ni l’autre ne venons d’un métier du livre. Nous étions accompagnateurs de projets à Toulouse et nous interrogions : « que pourrions nous créer » ?
Moi, je venais de la Mission Locale, formation, emploi.
Didier venait du Conseil régional : aide aux entreprises, accompagnement social, travail avec les collectivités.
Catherine insiste : Nous avons mis en commun DEUX rêves , celui de Didier et de ses passions des livres et le mien qui souhaitais tant créer un lieu de rencontre.
Notre projet est donc un jumelage de nos deux projets.
Passionnante intervention qui raconte la genèse d’un projet autour des livres quand ils se font culture et liens
Marie-José : j’interviens pour dire que nous étions faits pour nous rencontrer et vivre cette formation ensemble car un atelier de lecture se définit comme Rencontre autour du Livre.
Catherine reprend :
Créer un lieu de rencontre autour du livre : écrire le projet pour en créer les fondations sociales car notre ambition était de s’ancrer dans le développement local. Nous voulons créer un outil d’interconnexion social, éducatif, culturel, économique, un lieu social qui permette l’accès à la culture et au livre au plus près de la réalité rurale.
Notre idée forte était la suivante : Créer une offre pour qu’il y ait réponse, créer un lieu de convivialité, un espace pour se poser. Fondamentalement créer du plaisir à travailler ensemble, être toujours au plus près de l’humain aussi bien à partir du choix du vin « Les nourritures terrestres » que du choix des livres : rencontres avec les éditeurs principalement, des auteurs aussi. Le choix des livres est pour nous un acte militant même si la durée du livre dans une librairie est toujours très courte et même si en tant que le libraires on doit être toujours dans la nouveauté.
Notre partenaire privilégié est l’éditeur ;
Un éditeur a une ligne privilégié, un engagement choisi par thématique, par auteur aussi qui plaît.
En tant que libraires on se sent aussi éducateurs : donner des clés à chacun pour choisir et donc nous organisons des rencontres avec les éditeurs qui instaurent des liens forts de connivences, de renforcements de l’aspect humain.
Nous participons aussi à deux salons (Montreuil Jeunesse et Paris) pour rencontrer des éditeurs et créer du lien. L’humain est au coeur de notre travail
- échos des lecteurs : retrouver le goût de lire.
- Notre travail de libraire est bien posé : « on est avant tout des libraires » (ni animateurs, ni lecteurs, ni organisateurs »
- nous sommes aussi des « déclencheurs » : nous avons accueilli un groupe de personnes handicapées « comme les autres » : « quel plaisir de trouver un lieu où se poser... »
- travail de réflexion autour du livre : recherche de terrain sur le Territoire
-Décision de travailler sur le lien et sur le sens. Notre inquiétude est la perte du recherche du sens et la perte de la citoyenneté. Pour nous il est essentiel de poser des valeurs quelque soit notre pratique et de les interroger en permanence.
- Amener le livre dans tous les lieux. Le savoir est à tout le monde et vient de tout le monde.
-Le livre pour continuer la réflexion, pour l’ouvrir et donc nous sommes présents dans les colloques, les rencontres aux différents thèmes. A chaque fois nous apportons nos livres.
ET SURTOUT :
Inscrire une parole libre dans le champ de l’économie sociale et solidaire dans un fonctionnement totalement indépendant (absence de subventions). Parole libre, parole citoyenne.
( Marie-José :Libre. Livre. (Le même mot à une lettre prêt !) et donc LIRE LIBRE !!!
Puis vient le temps de conclure, d’évaluer, de s’embrasser et de se séparer... Momentanément car ensemble du travail nous attend encore. En attendant bonne route à toutes !
Marie-José Colet
Le 12.2.2009
PS Ceci ne se veut pas un compte-rendu fidèle mais souhaite constituer des bribes d’instants, des bribes de souvenirs que chacun organisera du lieu de sa mémoire pour continuer d’élaborer une recherche du côté des livres que nous aimons tant et qui entre nous fait lien si humain.
J’ai été très heureuse de travailler avec vous toutes. Merci.