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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 20:52

Je vais travailler mes deux albums magnifiques de l’intégrale de Bécassine parce que j’aime cette enfant et ses idées qui foisonnent, elle est peut-être, qui sait, l’espoir de l’humain toujours en guerre dans ses éclats de sang. Je ne sais pas mais je sais que j’ai besoin d’elle, je sais que j’ai envie de la transmettre. Mon écriture de Bécassine ouvrira mon prochain livre La Paix suspendue. Je le sais.

Marie-José

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30 décembre 2023 6 30 /12 /décembre /2023 20:49

Mon épaule, peut être

 

Prélude

 

Nuit blanche

Je retrouve l’écriture

Je retrouve ma signature

Après ma terrible fracture.

 

J’ai retrouvé l’espoir

L’espoir des autres

De leur donner mes mots

Dans l’ombre et dans ma lumière.

 

Nimbée de musique

A la clinique du Castelet

Je mène mes rééducations

 

Je vous remercie tous

Mes amis, mes proches, mes soignants

Vous tous…

 

L’écriture retrouvée, je peux commencer d’écrire pour vous, en sonnets « Mon épaule peut-être »… Ecrire c’est aimer, c’est vous aimer, c’est vous dire ma gratitude pour votre bonté à tous du Castelet, au jour le jour, nuit et jour.

 

Le Castelet, le 24.09.2023 saisi le 6 nov. 23 avec mon bras-support en 15 mn sans une seule douleur ! Magique !!!

 

 

Maman, c’est pas ma faute !

 

Maman, c’est pas ma faute !

L’enfant a six ans

Elle dit ça à chaque fois

Qu’elle fait une bêtise.

 

La lumière

A reconnaissance visuelle

S’est éteinte brutalement

L’enfant s’est retrouvée dans le noir.

 

La maman sans tendresse

Est très fâchée

La rabroue avec rudesse.

 

Toi et ta sœur

Vous êtes spécialistes

Des mauvaises chutes.

 

Le temps a passé. La petite fille est devenue centenaire. Elle raconte à tous, toute ridée, comment elle a appris la lenteur et la douceur, avec cette chute qui l’a sauvée d’une monde qui tournait trop vite. La petite fille, comme toujours, a fait de son mieux.

 

Montpellier 9 12. 2023

 

 

 

Ecrire le silence

Le répandre sur la terre

Comme un manteau de neige

Blanc et beige.

 

Chercher l’ombre

Loin du soleil

Me taire et m’enfuir

De ce monde sans ombre.

 

Tisser l’impossible

Les yeux baissés brasser les nuages

Embrasser la pluie.

 

Epeler mes sonnets de Noël

Les envelopper de papier doré

Les offrir tout doux à  mes amis.

 

 

Beethoven, Appassionata

Accepter ma douleur

Accepter ma lenteur

Accepter la perte de ma vigueur.

 

Cesser de dénier

Celle que je suis devenue

Sans retour

Pour toujours.

 

Refus dans mon corps

De la vitesse de ce monde

Presque sans cœur.

 

Un monde qui ne prend pas

Le temps de prononcer les mots

Ainsi ai-entendu « le marché des apps »

 

 

De Proust à Tolstoï

 

Lire lentement

De Proust à Tolstoï

Deux écrivains qui

Toute ma vie ont été là.

 

Lenteur des salons

Douceur de la mémoire

Au travail des jours

Qui se laissent étreindre.

 

Plumes d’auteurs

Qui taisent mes douleurs

Et résistent par la lenteur.

 

J’en suis à Tolstoï

Qui me répare de mon épaule

Créant l’amour dans la guerre et dans la paix.

 

 

 Au fil de la main

 

« L’écho est un verdict qui se refuse à la lumière. » Stéphane Page. Equilibre vivant

 

A bobo, a très bobo

Ne peuvent plus s’écrire

Ni sonnet, ni prose

La vie n’est pas rose.

 

A bobo, a très bobo

On pleure des heures

De cette douleur sans douceur

De peur, on en meurt.

 

A bobo, a très bobo

Se dit doucement

Le chagrin d’une chute

 

A bobo, a très bobo

S’ étire doucement

Le souvenir du pire

 

 

Douce sortie du tunnel

 

«Voici les nuances : un nom déplacé au-delà, toujours au-delà, formulant chacune des strates qui l’effectue. » Stéphane Page. Equilibre vivant (2017) Tiré en 150 exemplaires.

 

Arrachement

Solitude de métal

Qui grince et glisse

Dans le roulement des sons.

 

Puits sans fond

Hoquets insistants

Echappée dans le bruit incessant

Roulement des notes qui m’emportent

 

Intempérie métallique

Victoire du silence

Glissement vers le dehors.

 

Douce sortie du tunnel

Au bout du regard, la lumière

De l’avenir retrouvé.

 

MJA Le 7.12.2023

 

 

La lumière peut-être

 

 

C’est la lumière peut-être

Celle qui n’entend pas ma douleur

Celle qui dans le Léthé

Me tait, hiver comme été.

 

C’est une branche

Large, longue, étanche

J’ai failli me poser dessus

Mais nul ne se pose sur la lumière.

 

Nul ne caresse la lumière

Ni du Léthé ni du jour

Même si le silence s’arrache d’elle.

 

C’est la lumière peut-être…

Nul ne le sait, nul ne peut le dire

Malgré la fenêtre qui s’ouvre sur mon être.

 

 

Poème pour la paix

 

Ecrire et dire la joie de me rétablir

De la souffrance de mon épaule qui, brisée

A brisé tous mes rôles dans la mauvaise rime

D’une fracture de l’usure de mon désir

 

Epaule fracassée

Epaule pulvérisée

Epaule émiettée

Epaule balayée

 

Ereintée de solitude

Eperdue devant les guerres

Je n’épaulais plus personne

 

Mais, le désir a repris son souffle

Eteint depuis l’été

J’ai vaincu le Léthé.

 

Ecrire et dire ma joie d’en être sortie, de ce fleuve mortifère où faire, parler étaient devenus impossibles. Seuls régnaient la peur, la douleur, mes pleurs. Je recommence à lire, à écrire, à sourire, à mettre un large bandeau dans mes cheveux, à dire je veux la Colombe.

 

Merci à vous tous du Castelet et à mes enfants et petits-enfants ! Heureuses fêtes !

 

Madame Annenkov, Marie-José,  maman, grand-mère,  Montpellier le 5.12.2023

 

 

 

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 21:40

Le Livre de L’intranquillité

Pessoa

Christian Bourgeois éditeurs 1999

 

Le livre de l’Intranquillité de Fernando Pessoa

dit tout entière la contradiction d’être

il dit le point d’interrogation

le point de départ et le point d’arrivée.

 

Vanité du je, qui à peine lu

déjà n’est plus

Mémoire, qui à peine effleurée

coule à pic dans le Léthé

 

Des aubes noires et des bleus crépuscules

Déclinaison de l’autre dans l’espace transitionnel

Corridor en or pour l’âme qui dort

 

Étirant les lettres, qui suspendues à de minuscules points

se mêlent aux points et virgules des hétéronymes

dans le grand tintamarre de leur solitude et du monde.

 

Marie-José Annenkov

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19 mars 2023 7 19 /03 /mars /2023 11:22

Je sais de la vie

 

Je sais de la vie

Ses tunnels et ses sorties

L’ombre et la lumière

Le chagrin et la joie

 

Je sais de la vie

Mes amis

Leur sérénité

Leur  tendresse

 

Je sais de la vie

La musique

Les livres

La culture

 

Je sais de la vie

Les semailles

De l’impossible

Dans  mon âme

 

Je sais de la vie

Mon recommencement

Mon commencement

Si doucement

 

Entêtée

Je déchire patiemment le néant

J’invente obstinément le temps

Jour après jour, j’épèle le savoir

J’égratigne la lumière qui se brise

 

Près de tous continuer

Avec tous marcher.

Sourire et chercher.

 

Marie-José

 

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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 23:24

Stéphane Page

Forge

L’Arachnoïde

2015.

 

Ce livre est le fleuve de Stéphane Page qui nous donne un aperçu bouleversant du monde Nous le suivons sur la berge et soudain

Sans date sans gloire le jour vient

Nous le lisons dans sa forme bousculée par une rage énonciatrice où le sens prend racine dans notre lecture

Stéphane s’écrit nous nous lisons

Nous sommes bouleversés sang et eau

 

Lire l’écho les pieds dans l’eau sur la cicatrice

Ruser avec le naufrage sans âge

Retrouver le chemin l’impossible droit

Sans dérive et sans boussole

 

Une lampe creuse l’obscurité

Les eaux luisent

Les autres disent

nos mémoires puisent

 

Le silence râle mais ne fixe plus

Il pleut de l’inaudible de l’indicible

Mais le vaisseau du désir avance

 

Le souffle édifiera le temps dans une matière croissante

L’écriture triomphera la lecture vaincra

Miracle de l’effort la pluie revient

 

Ce livre m’a fait perdre souffle et ponctuation

Oui ses mots renferment le couloir

Les mots de Stéphane Page

 

Un beau livre à lire, la bougie éteinte comme lisait l’enfant Marcel Proust

Je vous invite à découvrir FORGE dans les phrases en italique (Citations)

 

Marie-José

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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 21:46

En Austenie

 

Alberto Manguel termine Ma bibliothèque la nuit en disant que ses livres sont une consolation.

Quand j’ai du chagrin, je trouve toujours un livre pour me consoler.

En ce moment je suis en Austenie.

Je relis intégralement Jane Austen. J’en suis au premier Raison et sentiments

Marie-José

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 08:11

Un jour Maria del Parana

            reviendra

Ricardo Parvex

L’Harmattan 2021

104 p.

 

Marcel Proust achève ainsi Le temps retrouvé[1] :

(…) « les hommes touchent simultanément comme des géants plongés dans les années, à des époques si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer – dans le Temps. » FIN.

Ricardo Parvex est à sa façon  un géant du temps écrivant, dans l’automne de sa vie, ses émois d’adolescent vivant son premier amour, mais écrivant aussi les trahisons sentimentales et politiques qui l’ont tant éprouvé, qui ont marqué sa vie entière. Il joue avec le temps.

Ricardo Parvex est chilien, mais son livre est universel avec une symbolique politique chilienne. L’adolescent amoureux et fragile, tremblant comme tous les adolescents du monde nous éveille à notre propre adolescence tremblante et fragile, nous fait revivre douloureusement les propres trahisons de vie que nous avons vécues. La magie de son écriture, sobre et limpide, nous transporte au temps de notre jeunesse engagée, nous fait don d’échasses proustiennes qui, comme pour Ricardo,  nous placent dans le Temps.

Nous refermons le livre. Le ciel chilien qui a tant souffert d’un coup d’état brutal et injuste, criminel et sanglant, un adolescent amoureux,  un peu gros, pour cause de dysfonctionnement thyroïdien, une vie paradoxale de femme courageuse, un album photos épinglant le temps « d’avant », une mélodie, tout « ça » ne nous laisse pas indemne.

 

Un livre à lire quelque soit la saison de notre vie.

Un livre intemporel qui exprime le Temps.

Un livre portant une symbolique émouvante.

 

Bonne lecture !

 

Marie-José Annenkov

 

 

 

[1] Proust, M. 1914  IN.A la Recherche du temps perdu. Le temps retrouvé .Paris : Gallimard. La Pléiade. p.1048

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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 11:06

 

Enfer Dante Alighieri via Miquel Barcelo

Traduction de Danièle Robert

Acte Sud octobre 2021

 

 

Une douce amie

M’a prêté

Ce livre d’art splendide.

Il va rejoindre

 

Mon cher fauteuil d’attente

Eclairant ceux d’hier

Si précieux

Eté/Automne.

 

De temps à autre,

Je me plongerai

Dans texte et illustrations.

 

Heureuse, avec tous

J’accueillerai en douceur

Été et Automne.

 

Marie-José

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21 juillet 2022 4 21 /07 /juillet /2022 18:55

 

Vivre avec nos morts. Delphine Horvilleur.

Vivre. Anise Postel-Vinay avec Laure Adler.

FirminAutobiographie d’un grignoteur de livres. Sam Savage.

Un jour Maria Del Parana reviendra. Ricardo Parvex.

 

Lettres d’amour en héritage. Lydia Flem.

Panique. Lydia Flem.

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Harper Lee.

Mirages, rêves de désert. Gérard Pirlot.

 

C’est par les failles que passe la lumière. Accompagnement et spiritualité laïque. Docteur Cathy blanc.

Consolations Celles que l’on reçoit et celles que l’on donne. Christophe André.

Bibliothérapie. Marc-Alain Ouaknin.

 

La mue des cigales. Stéphane Page.

Distance à l’œuvre. Stéphane Page

Air de la solitude et autres écrits. Gustave Roud.

 

Bonne lecture chers Inventeurs !

Marie-José.

 


.

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 17:33

Yannis Ritsos/ Rencontre ( à René Char)

 

René Char,

C’est sûr, nous deux quelque part on se sera rencontrés

Peut-être bien dans les frondaisons du sommeil

Peut-être bien dans le silencieux défilé des mots

Lors de longs couchants bouleversés, quand sur

Une cloche, retournée à même la terre,

Pleine de l’eau de la pluie

Se sont posés les neuf oiseaux cendrés qui boivent goutte

à goutte

Et en relevant à chaque goulée leur jolie tête

Disent un merci au Vaste invisible.

Eh, oui, René

C’est dans ce merci ineffable que nous nous sommes

Rencontrés.

 

Ecrit par Yannis Ritsos, Athènes le 6 mars 1985

 

Découvert  dans la revue littéraire mensuelle Europe N°  705 706 janvier février 1988 traduit différemment par Dominique Gramont. J’ai fait une recherche dans la barre Google et j’ai trouvé cette version Barbara Soleil 2019 Lire dit-elle.

Les deux versions signent le meilleur de Yannis Ritsos que je vous invite à découvrir. Il a constitué pour moi, l’émerveillement quotidien que m’a enseigné Christophe André pour combattre la désolation.

Bon émerveillement poétique de Yannis Ritsos à René Char !

Hier, me promenant dans ma ville j’ai trouvé ce précieux numéro (705 706 janvier février 1988) de la revue Europe consacré à René Char, à la liberté des mots et de l’âme en gratitude d’exister et de résister « dans le silencieux défilé des mots »

 

Marie-José

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