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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 17:49

Cadeau !


33 La Démocratie


Un livre de Jean-Pierre Vernant 

La volonté de comprendre

L’Aube.2007. 96 pages


Un livre de Hannah Arendt.

La condition de l’homme moderne

Calmann- Lévy 1983 406 pages


Des livres de Hannah Arendt, quand elle nous raconte Aristote et quelques autres de nos ancêtres les grecs.. Cherchez !


Empan N° 68 : Travail social en quête de sens

Empan N°.71 : travailleurs sociaux et cultures métisses

De façon générale, dans tous ses numéros Empan inscrit la pratique des travailleurs sociaux dans leur aspiration à la  démocratie.


Ce matin, lors d’une rencontre associative, une  amie, un peu en chagrin,  m’a demandé


«  Au fond, qu’est-ce que c’est la démocratie ? On la met à toutes les sauces »


Et comme ça, pour elle, pour vous,  j’ai décidé de plancher, de mémoire, vous confier ma sauce. On ne va tout de même pas se laisser voler le mot « Démocratie » !


Pour moi, la démocratie c’est avant tout une représentativité de tous au pouvoir. Le pouvoir ne domine plus, il devient l’expression de tous les citoyens. Mais pour que les citoyens s’expriment il faut qu’ils aient les outils de pensées et de paroles. Actes et paroles sont indissociables nous dit Hannah Arendt dans La condition de l’Homme moderne. Ëtre citoyen, c’est pouvoir parler, reconnu par d’autres, dans une dialectique de  la différence du débat. Parler nos actes et par nos paroles agir. Histoire de la polis des grecs quand la parole est relayée par d’autres, ces autres là  créent ma citoyenneté mais aussi ma responsabilité dans la vie de mon pays, de ma cité, de mon lieu de travail ou dans mon association.. La démocratie pour moi implique la responsabilité. Mais cela s’acquiert dans la confrontation au jour le jour de nos actes et de nos mots, de nos mots et de nos actes. Sans répit, sans relâche.


Pour moi, la démocratie c’est une dialectique permanente entre actes paroles avec les autres qui, comme moi inventent mon pays mais je demeure convaincue que cela passe par la culture, les livres, les journaux divers à condition qu’on en parle ensemble.. La démocratie c’est quelque chose qui s’acquiert par un travail acharné de la pensée et de la parole.. La démocratie, ce n’est pas de l’inné. C’est une force qui gronde et qui vit dans les entrailles de nos villes, et de nos campagnes, dans les débats de tous avec tous, une force à dompter, à structurer par l’intelligence. Mais ces débats pour porter l’adjectif « démocratiques » doivent emporter de la pensée travaillée, fouillée, approfondie.  Jeune, j’ai toujours été émerveillée par la culture populaire de certains partis politiques ou associations. Ainsi des amis qui n’avaient jamais été à l’université me paraissaient plus cultivés que mes amis universitaires, boudant parfois les livres. Le savoir de la démocratie, c’est bien sûr le savoir des écoles, petites ou grandes, évitons l’écueil de la démagogie,  mais c’est aussi le savoir de tous et de chacun quand ils ont  travaillé dans les livres ce qui fait notre Histoire.


Pour moi, la démocratie c’est de l’étonnement toujours possible devant les évidences du pouvoir. C’est l’étonnement qui permet de parler. J’aimerais que les ateliers de lectures soient des lieux démocratiques, d’étonnement, de creusement, d’investigations, de remise en question  de son savoir par celui des autres, j’aimerais que les ateliers de la lecture par leur recherche permanente sur les mots des livres inventent des actes citoyens


La démocratie c’est un lieu qui articulent les contradictions, les commentent, jamais ne les oublient ou ne les dénient et par cette recherche incessante invente la liberté de choisir  et de définir le pouvoir.


La démocratie c’est instaurer un vrai espace de pensées pour et par nous tous, citoyens égaux ; Chacun doit avoir les moyens de juger, de débattre les initiatives et les décisions du pouvoir. Et cela passe par les livres ; aucun être humain seul ne peut produire de la démocratie ni de l’intelligence. C’est à ce prix qu’on peut parler de représentativité, aux prix des pensées de tous respectées, travaillées, élaborées au coeur des livres et de leurs pages tournées, soulignées, assimilées, discutées, interrogées, appropriées.


La démocratie est une saga de l’intelligence et de l’action et tout le monde a le droit à cette saga, à l’écrire, à la lire, à s’y reconnaître.


La démocratie ne peut être une pensée d’une élite, d’une caste fermée. Les ateliers de lectures sont des espaces temps  appartenant à tous ceux qui élaborent de la pensée, c’est à dire tous.

Les ateliers de lecture exigent de chacun d’être à l’écoute de la pensée des autres dans la médiation des livres, c’est à dire dans la médiation des pensées déjà là, constituant du symbolique vivant à interroger. C’est ainsi que le groupe crée le pouvoir et non le contraire. Cela demande des livres, du temps, de l’argent. Et déjà réfléchir à l’espace, au temps, au financement, par qui ? Comment ? Créer ensemble, inventer ensemble, travailler ensemble. C’est ça la démocratie dans la patience des différences, dans le dur labeur des rencontres.


J’imagine, une institution démocratique, le Conseil Général ou la DDASS qui chaque semaine vivrait l’expérience d’un atelier de lectures, j’imagine chaque lieu de travail qui chaque semaine vivrait l’expérience d’un atelier de lectures,  j’imagine sur la place de ma ville, chaque semaine un atelier de lectures, j’imagine tout cela, pris sur le temps de travail, j’imagine le possible de penser sur son temps professionnel, alors je souris heureuse et triomphante de mon utopie, celle du souffle de ma vie. Les livres partagés dans une démocratie inventée par tous.


 Je la tiens ma définition de la démocratie ! La domination, ?  Nenni ! Ensemble être et par nos livres retrouvés inventer le pouvoir de tous.  On se coltinerait à notre mort et à notre finitude, à nos blessures et à nos mythes, à nos imperfections et à nos inventions. à nos fragilités, à nos blessures, à nos cicatrices, à notre romantisme, à notre enfance, à nos illusions et désillusions, à notre Histoire et à nos histoires, à nos pulsions, à nos malaises, à notre civilisation, à nos sublimations,  à nos pauvres destins de chaque matin, On inventerait nos liens, on inventerait la solidarité (on l’invente déjà dans la vie associative mais on la répandrait de partout), on inventerait nos valeurs politiques, on inventerait ce qui donne sens à nos actions. Nos vies ne seraient que d’immenses et fracassantes inventions toujours en interrogations qui soudain dans le geste de l’amour deviendrait certitude. Toute la planète tremblerait d’intelligence et la misère reculerait livres à livres dans nos pas intelligents.. Le sens,  jamais on ne l’oublierait. Le Fascisme n’est-il pas pur insensé ?


.  La démocratie c’est le sens donné par  tous à nos paroles quand elles se font actes. On ferait jaillir de l’éthique encore et encore dans nos actions politiques et professionnelles, dans nos vies individuelles, nous donnerions du sens et de la durabilité à nos engagements quotidiens et sur un grand calendrier couleur du temps de tous, nous daterions nos manifestations. Il paraît qu’il y en a une le 19, demain déjà !. Vous le saviez ? En tout cas, tous à nos agendas !


Mais alors, dans le temps d’une démocratie réussie que ferions nous des médias ? Nous les ferions lire !


La démocratie, c’est de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, du sourire, de l’espoir, du travail acharné, de la pensée, des mots, des ateliers de lectures de toutes les couleurs, le plus cher possible,  un zest de citron et de cannelle couleur soleil, des points d’interrogations, quelques uns de suspension, des virgules et beaucoup de guillemets, jamais de point final ou de parenthèses, mais surtout de l’adelphité pour et par les livres.


A demain,





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