Lire emporterait son désir d’écrire. Le monde est beau des hommes et tant d’écrivains ont pris la peine d’écrire cette beauté. Les livres ? Un monde infini toujours à créer. Ailleurs et toujours du manque à lire, ici quelques titres. Dans un espace fictif et invisible, elle lirait de tout, elle se promènerait et même inventerait son identité qui choierait dans l’impossible de sa vie. Si elle allait sur une île déserte, quels livres emporterait-elle ?
Une île en forme de lettre
Une lettre en forme d’île
Quand la mer devient papier
Quand le papier devient la mère
Il était une fois le manque
Il était une fois la séparation
Il était une fois l’amer
Des feuilles blanches et des lettres
Blanche saga de son être
Des fleuves d’encre
Des océans blancs et des mots mouettes
Dans une muerte si muette
Des mots des milliers de mots
Elle serait une femme qui lit
Des kilomètres de pages
Sur une île sauvage
Qui dirait la lande
Au large des côtes.
Elle apercevrait des récifs
Dont le F serait englouti
Des écueils à cueillir
Des écueils à lire
En noir et blanc
Teintés du jour
Ou de la nuit
Le temps d’une lecture
Elle cueillerait son être
Et serait éclose.
Un titre. Des milliers de titres. Elle se souviendrait et lirait encore. Heureuse, si heureuse, dans le temps retrouvé du lire passionnément, elle serait le scribe de son nom advenu, du livre reconnu.
Heureuse, elle tournerait les pages
Et enfin, si sage, tournerait la page
De tant de chagrins.
Je lis, je vis, tu lis, tu vis, il ou elle lit, il ou elle vit, nous lisons, nous vivons, vous lisez, vous vivez, ils ou elles lisent, ils ou elles vivent…sous le ciel de l’été. MJA