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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 11:04

Réinventer le Métier d’Apprendre

Hélène Trocmé-Fabre

Illustrations de Thierry Huort

Editions d’organisation 1999

 

III. J’existe,  donc j’apprends

 

Dans ce chapitre, Hélène Trocmé-Fabre étudie, du concept d’apprenance, déjà ébauché précédemment,

 

1.   Sa caractéristique du vivant. Elle le fait en étudiant

 

  .  L’élan de l’apprenance

   .  Sa logique unique (Exeunt)

 

Et donc

 

.   L’importance de parler du métier d’apprendre

.   De guider l’entrée en apprenance

.   De porter notre biologie, au lieu d’être porté par elle

.   De ré enchanter l’acte d’apprendre

 

Tel est le plan de ce chapitre qui dit de l’apprenance, sa signifiance, terme qui désigne ici, Le recherche de voyage de sens (note de bas de page 34)

 

Cette signifiance de l’apprenance prend racine dans cet élan qui caractérise l’humain qui le pousse à toujours être dans une quête de sens avec une exigence de structuration, de mise en construction dont, nous dit l’auteur, qu’elles témoignent de la vie, de la mémoire de nos cellules. Ainsi définit-elle, l’acte d’apprendre, comme un acte complexe, raconté par l’histoire de l’Univers, comme un acte « neuro-culturel », un acte qui se vit dans la dimension plurielle : biologique, anthropologique, sociale, politique... et j’ajouterai, si on m’y autorise psychanalytique. Je reviendrai, le temps venu, sur ce point dans l’élaboration de mon concept « Lecteur vacant ».

 

Il est important de noter tous les chemins de signifiance de l’apprenance si on ne veut pas que l’enseignement se réduise à du quantitatif qu’on empile : toujours plus apprendre, hors de la durée et de la complexité du verbe enseigner, qui a une histoire diachronique comme synchronique. Enseigner prend ses racines dans le passé, s’étaye du passe pour se déployer dans le présent. Voilà ; ce qui pour moi, nous plonge au cœur de la signifiance de l’appartenance.

 

Si l’organisme ne peut plus apprendre nous dit l’auteure, c’est que sur lui s’exerce une violence blanche qui le propulse et l’immobilise « en échec ». Par exemple, la violence blanche, la violence terrible, la violence excluante du chômage qui devient « chômage cognitif » ou dirait sans doute Chantal Zaouche Gondron, la violence de la pauvreté, ou dirait Ricœur la violence d’un monde qui ne sait plus interpréter, ou dirai Edgard Morin, la violence qui cloisonne le savoir, ou... la violence, j’en passe et des meilleures. J’aime cette expression si efficace, pour avoir été des années durant formatrice de ces êtres fragilisés par tant de violences blanches qui avaient immobilisés leur potentiel d’apprentissage.

 

L’auteur, nous dit encore dans ce chapitre que l’apprenance nous révèle que nous possédons tous un potentiel pour « apprendre », que nous possédons tous une capacité cognitive, même si parfois, elle est en péril. Nous avons tous une capacité d’auto-organisation, d’auto-adaptation à notre environnement avec lequel nous sommes en relation.

 

C’est ainsi que l’auteure affirme, et combien je suis d’accord avec elle, que l’apprenance a un statut existentiel qui répond à une logique d’adaptation, d’évolution, de renouvellement.

 

Apprendre, c’est évoluer, s’adapter, se renouveler. Apprendre c’est transmettre du mouvement, c’est transmettre de l’humanité en mouvement, c’est transmettre de la signifiance, c’est envoyer une carte postale de notre voyage pour être, dans la recherche du sens.

 

Les commentaires de mon blog sont mes cartes postales à vous envoyées sur lesquelles chaque jour, j’écris :

 

« Inventeurs de lectures, bonjour, aujourd’hui, dans la date précitée, j’existe du lieu de mon apprenance de tel livre, en quête de tel sens de ma vie, j’existe signifiante, dans le mouvement de mes cellules, portée par ma biologie, par mes biographies anthropologique, sociale, économique, psychanalytique.

 

Chers amis, inventeurs de lectures, du lieu de mon existence insistante, du lieu de mon savoir en interrogations, du lieu de ma quête, par mes mots je vous caresse et vous rencontre dans la responsabilité que j’ai de vous, par mes conjugaisons déployées, j’invente avec vous, ma liberté et ma parole de femme traversée d’humanité.

 

Chers amis inventeurs, par mes commentaires, par mes lectures, je m’adresse à vous, dans une dynamique si humaine de reconnaissance qui remonte à ma préhistoire. Oui, chaque jour avec vous, je conjugue à tous les temps le verbe « reconnaitre, dans sa forme active comme dans sa forme passive. Reconnue par vous, je vous reconnais ou le contraire, dans l’intemporelle histoire de la poule et l’œuf. Suis-je vôtre œuf ? êtes- vous le mien ; Non, pas d’apparttenance ! De la pure reconnaissance ! En hébreu : vers vous. Vers moi. Vers...C’est si beau, ce mouvement des êtres les uns vers les autres, ce mouvement, cette signifiance, ce voyage vers sans exigence de réciprocité... J’aime.

 

Chers inventeurs de lectures, pour vous, je désenclave mes livres du laborieux apprentissage pour créer avec vous une bibliothèque mobile de vous à moi, de moi à vous, dans le temps de la confidence, dans le temps des mots érudits, ne renonçons pas à la profondeur du savoir, à sa complexité, mais toujours, dans le temps de l’universel.

 

Oui, cher inventeurs de lectures, mon blog répond à une certaine conception du monde qui dit, jour après jour la signifiance de l’apprenante, son voyage, sa raison d’être et de se transmettre, bien au delà du cumul de connaissances mais dans le flot de mes certitudes qui se vivent au risque de mes incertitudes et de mes questionnements. Mon blog n’est pas cumul de savoir mais déploiement de mon être, entre poésie et éthique construite toujours en devenir mais en devenir sur des valeurs auxquelles je crois : liberté, égalité fraternité, entre sororité et adelphité.

 

Voilà, chers amis inventeurs la carte postale que m’a inspirée aujourd’hui, la lecture du chapitre de Hélène Trocmé-Fabre qui porte ce nom splendide :

 

« J’existe, donc j’apprends », mais si vous le désirez, chère Hélène, j’ajouterai du lieu de mon apprenance aujourd’hui fécondée par vous,

 

« J’apprends, donc j’existe »

 

Amis, Inventeurs, à  bientôt pour la suite de ce livre passionnant. MJC

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