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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 17:30


 Il y a eu le Grenelle de l’environnement. Il y a eu deux grands débats publics. Il y a maintenant une concertation sur les fuseaux du projet autoroutier Castres-Toulouse. Depuis quatre ans, les pouvoirs publics s’efforcent d’imposer à la population leur projet d’autoroute. Nous ne reviendrons pas sur le fait que les promesses du Grenelle n’ont eu aucun effet sur ce projet (comme sur bien d’autres). Nous ne redirons pas ce que tous les observateurs ont dit sur les nuisances à l’environnement, les dépenses inutiles, l’injustice sociale qui en résulteraient. Ce que nous voulons ici c’est dénoncer la nocivité de ce projet dans notre contexte particulier en sa phase actuelle.

         Les pouvoirs publics, depuis le début, refusent de répondre à la seule question qui vaille : avons-nous besoin d’une autoroute entre Castres et Toulouse ? La réponse est évidemment non et c’est pourquoi ils refusent qu’elle soit posée en ces termes. Qui donc pousse à ce qu’un tel projet se réalise ? Les industriels de Castres-Mazamet. Leurs activités, dont nul ne remet en cause l’importance, en tireraient-elles bénéfice ? Rien ne permet de l’affirmer. Les taux de chômage dans la région ne varient guère qu’il y ait ou non une autoroute dans telle ou telle ville. En tout état de cause, le temps gagné entre Castres et Toulouse serait au plus de six minutes. Tant d’argent et tant de dégâts pour un tel bénéfice ! A-t-on perdu la tête ? Précisons encore : où se trouvent les ralentissements ? Pas sur le trajet entre les deux villes, parfaitement fluide, mais uniquement à la périphérie de celles-ci. Pourquoi alors faire une autoroute alors qu’il suffirait de traiter les problèmes là où ils se posent ?

         Cuq-Toulza est actuellement le seul village (550 habitants) dont la traversée oblige à ralentir sa vitesse, sur au plus deux  kilomètres. La DREAL propose alors de réaliser à grand frais un contournement du village. Regardons les choses en face. Les riverains le disent : il n’y a jamais eu d’embouteillage à Cuq-Toulza, et même pas de ralentissement autre que celui imposé par la limitation de vitesse. Il n’y a jamais eu non plus d’accident pour passer d’un côté à l’autre de la chaussée. Alors, pourquoi réaliser à grand frais un tel contournement? Il aura pour effet de détourner du village un trafic qui alimente l’activité économique du bourg (restauration, commerces, …). Faut-il faire cette erreur ? Veut-on vraiment mettre Cuq-Toulza à l’écart du monde ? Il est vrai que les véhicules de passage constituent une gêne pour les riverains, mais ce ne sont que 2600 véhicules par jour qui font le trajet complet de Castres vers Toulouse (chiffre DREAL), le reste n’est que du trafic local au territoire. Il faudrait donc s’attaquer à ce problème, mais le projet d’autoroute n’est pas la solution. La DREAL présente plusieurs fuseaux et déjà le village se divise, chacun renvoyant à l’autre le devoir d’accueillir le futur tracé. Au lieu de chercher la solution à la traversée du village par des aménagements du réseau routier qui n’ont jamais été examinés, on en vient donc à renvoyer chez l’autre les nuisances d’une autoroute dont au fond personne ne veut. Rechercher ensemble des aménagements (tunnel ? passages souterrains ? autre ?), plutôt que des solutions disproportionnées, sans faire payer aux habitations isolées le règlement des difficultés du bourg, est la seule voie citoyenne.

 

Arrêtons le massacre écologique ! Respectons le paysage ! Respectons la vie de chacun ! Cessons de nous diviser sur de faux problèmes et de fausses solutions ! Unissons-nous pour chercher ensemble des solutions de bon sens !

 

Des habitants de Cuq-Toulza

 

Signer ce texte sur : MesOpinions.com

Catégorie Autres et mieux encore : cliquez ci-dessous

 

http://www.mesopinions.com/Pas-d-autoroute-a-Cuq-Toulza-petition-petitions-489c0da40b9853b5aa2f9d9f4caf85e2.html

 

Je souhaite aux habitants comme aux promeneurs de Cuq-Toulza de continuer à vivre harmonie et silence, en bonne intelligence, durant de nombreux printemps encore. MJA

 

 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 17:09

Pas d’autoroute à Cuq-Toulza !

 

Il y a eu le Grenelle de l’environnement. Il y a eu deux grands débats publics. Il y a maintenant une concertation sur les fuseaux du projet autoroutier Castres-Toulouse. Depuis quatre ans, les pouvoirs publics s’efforcent d’imposer à la population leur projet d’autoroute. Nous ne reviendrons pas sur le fait que les promesses du Grenelle n’ont eu aucun effet sur ce projet (comme sur bien d’autres). Nous ne redirons pas ce que tous les observateurs ont dit sur les nuisances à l’environnement, les dépenses inutiles, l’injustice sociale qui en résulteraient. Ce que nous voulons ici c’est dénoncer la nocivité de ce projet dans notre contexte particulier en sa phase actuelle.

         Les pouvoirs publics, depuis le début, refusent de répondre à la seule question qui vaille : avons-nous besoin d’une autoroute entre Castres et Toulouse ? La réponse est évidemment non et c’est pourquoi ils refusent qu’elle soit posée en ces termes. Qui donc pousse à ce qu’un tel projet se réalise ? Les industriels de Castres-Mazamet. Leurs activités, dont nul ne remet en cause l’importance, en tireraient-elles bénéfice ? Rien ne permet de l’affirmer. Les taux de chômage dans la région ne varient guère qu’il y ait ou non une autoroute dans telle ou telle ville. En tout état de cause, le temps gagné entre Castres et Toulouse serait au plus de six minutes. Tant d’argent et tant de dégâts pour un tel bénéfice ! A-t-on perdu la tête ? Précisons encore : où se trouvent les ralentissements ? Pas sur le trajet entre les deux villes, parfaitement fluide, mais uniquement à la périphérie de celles-ci. Pourquoi alors faire une autoroute alors qu’il suffirait de traiter les problèmes là où ils se posent ?

         Cuq-Toulza est actuellement le seul village (550 habitants) dont la traversée oblige à ralentir sa vitesse, sur au plus deux  kilomètres. La DREAL propose alors de réaliser à grand frais un contournement du village. Regardons les choses en face. Les riverains le disent : il n’y a jamais eu d’embouteillage à Cuq-Toulza, et même pas de ralentissement autre que celui imposé par la limitation de vitesse. Il n’y a jamais eu non plus d’accident pour passer d’un côté à l’autre de la chaussée. Alors, pourquoi réaliser à grand frais un tel contournement? Il aura pour effet de détourner du village un trafic qui alimente l’activité économique du bourg (restauration, commerces, …). Faut-il faire cette erreur ? Veut-on vraiment mettre Cuq-Toulza à l’écart du monde ? Il est vrai que les véhicules de passage constituent une gêne pour les riverains, mais ce ne sont que 2600 véhicules par jour qui font le trajet complet de Castres vers Toulouse (chiffre DREAL), le reste n’est que du trafic local au territoire. Il faudrait donc s’attaquer à ce problème, mais le projet d’autoroute n’est pas la solution. La DREAL présente plusieurs fuseaux et déjà le village se divise, chacun renvoyant à l’autre le devoir d’accueillir le futur tracé. Au lieu de chercher la solution à la traversée du village par des aménagements du réseau routier qui n’ont jamais été examinés, on en vient donc à renvoyer chez l’autre les nuisances d’une autoroute dont au fond personne ne veut. Rechercher ensemble des aménagements (tunnel ? passages souterrains ? autre ?), plutôt que des solutions disproportionnées, sans faire payer aux habitations isolées le règlement des difficultés du bourg, est la seule voie citoyenne.

 

Arrêtons le massacre écologique ! Respectons le paysage ! Respectons la vie de chacun ! Cessons de nous diviser sur de faux problèmes et de fausses solutions ! Unissons-nous pour chercher ensemble des solutions de bon sens !

 

Des habitants de Cuq-Toulza

 

Signer ce texte sur : MesOpinions.com

Catégorie Autres ou mieux encore cliquez ci-dessous.

 

http://www.mesopinions.com/Pas-d-autoroute-a-Cuq-Toulza-petition-petitions-489c0da40b9853b5aa2f9d9f4caf85e2.html


 

Chaque jour doit être une chance au silence et à l'harmonie pour les habitants de Cuq -Toulza, pour ses promeneurs, ses visiteurs  du printemps presque là MJA

 

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 12:55

Toutes mes pensées de citoyenne du monde vont vers les Japonais.

Toutes mes pensées de citoyenne de France vont vers les journalistes, qui sur place, nous informent. Je les admire.

Toutes mes pensées de lectrice sont impuissantes à inventer l’humain.

Silence.  Oppression. MJA

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:58

Putain de maladie

 

Des murs,

Des barreaux,

Des hommes allongés à terre,

On se demande,

S'ils sont morts.

 

Des chambres vides,

Juste un lit,

Des hommes en blanc,

Armés de seringues

On se demande

Ce qu'on fout là.

 

La vie s'arrête pendant des semaines,

La vie s'arrête à l'abri des regards,

Des jugements,

La vie s'arrête nos cœurs battent de plus en plus fort,

Nos émotions surgissent,

Pourtant,

Nous sommes comme morts.

 

Une cour qui sert pour fumer,

Une cour qui sert pour pratiquer

Le peu d'activité,

Qu'on peut effectuer.

 

On pense à ces années où nous étions insouciants

On pense à ceux qu'on aime,

On se demande ce qu'ils pensent de nous,

Si seulement ils pensent à nous,

On pense à ceux qu'on aime,

C'est fou comme ils nous manquent,

Tellement.

 

Des cachets matin et soir,

Rythment notre quotidien,

La télé nous endort,

Nous ne pouvons plus rien faire.

 

On croit que tout est fini,

Que jamais on retrouvera notre vie,

On croit que tout est fini,

Que notre vie s'assoupit.

On croit que tout est fini,

Que notre vie s'assoupit.

 

On a touché le fond,

On a même bu la tasse,

Pourtant aujourd'hui on est en vie,

On en est même sorti de cet enfer,

Soi- disant paradis,

On en est même sorti,

Pas guéri,

Mais en vie.

 

Ouais écoute,

On a touché le fond,

On a même bu la tasse,

Pourtant aujourd'hui on est en vie,

On en est même sorti de cet enfer,

Soi- disant paradis,

On en est même sorti,

Pas guéri,

Mais en vie.

 

Si toi qui écoutes ces paroles,

Tu crois qu'on est différents

Si toi qui écoutes ces paroles,

Tu nous juges, quand tu nous vois,

Sache que nous,

Nous sommes comme toi.

 

Sache que chaque, chaque femme a sa différence,

Que chaque homme,

Chaque femme,

Peut déprimer, basculer

Et que nous,

On sera toujours là,

Pour l'aider.

 

Si toi qui écoutes ces paroles,

Tu crois qu'on est différents

Si toi qui écoutes ces paroles,

Tu nous juges quand tu nous vois,

Sache que nous,

Nous sommes comme toi.

 

Chaque homme,

Chaque femme,

A sa différence,

Chaque homme,

Chaque femme,

Peut déprimer, basculer

Et nous,

Ouais nous,

On sera toujours là,

Pour l'aider.

 

Chaque homme,

Chaque femme,

A sa différence,

Chaque homme,

Chaque femme,

Peut déprimer,

Chaque homme,

Chaque femme,

Peut basculer.

 

Ouais.

 

Et nous on  sera toujours là  pour l'aider.

 

Ouais nous, entends nous,

On  sera toujours là  pour l'aider.

 

PPDP

 

       Ce texte a été écrit par mon camarade Pier Paolo, lors d’une hospitalisation. Il a écrit ces paroles déchirantes de différence pour l’association Nym’studio au cours d’une de ses hospitalisations en clinique psy.. En février 2010, il a lu ce texte lors d’un concert et a eu envie de le mettre en musique, chose faîte depuis le mois de mars 2010. Le groupe « Handicap, t’es pas cap » est tout nouveau. Pier Paolo en est le fondateur avec Paul Elie Benhamour,  mais n’a aucune existence juridique.

Le concept est de réunir des personnes porteuses d’un handicap et de les faire monter sur scène pour changer le regard sur le handicap, principalement sur le handicap psychique. Tous les concerts (un , pour le moment) sont au bénéfice de GEM ADO (pour le moment).

 

         Ces informations si profondément citoyennes ainsi que les paroles du texte « Putain de maladie » m’ont été transmises par Pier Paolo. Je l’en remercie vivement et souhaite longue vie à ce travail d’expression d’une différence douloureuse domptée par la création poétique et musicale.

 

Bravo ! Bravo ! Bravo ! MJA

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 11:01

Une année s’est écoulée, nous la nommions 2010. Nous l’avons tous vécu dans le rythme de ses saisons et de nos livres dont avons tourné les pages avec lenteur ou avec passion. Nous avons aimé. Nous avons étudié ou travaillé. Nous avons cherché. Nous avons résisté.  Parfois, nous avons pleuré. Souvent, nous avons souri, nous avons espéré le meilleur. Toujours nous avons transmis de l’écume de nous ou de nos savoirs. Dans le temps de la caresse, nous avons vécu 2011 dont le ciel et  ses nuages s’éloignent lentement pour faire place à l’espoir de 2011.

Chers Inventeurs, je vous souhaite à tous, une heureuse fin d’année avec ceux qui vous aiment et que vous aimez..

Je vous invite du fond de mon cœur, toujours lisant, pour vous et avec vous, à ne pas manquer mon blog de demain. Au pied du sapin, vous trouverez mes étrennes... Mais... Surprise !

 

A demain !

 

Nous nommerons ce jour

         si vous le voulez bien,

ce jour qui nous attend,

nous le baptiserons,

le jour de l’An Neuf  !

 

Quant à moi,

Votre fidèle amie

Je commence mon travail

Que je nommerai pour vous,

Chers inventeurs

 

Etrennes 2011

 

 MJA

 

 

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 19:51


 

 2ème édition du PRIX VOIR AVEC LES MAINS

Remise des prix le jeudi 18 novembre 2010 à Toulouse

 

 Un concours national à vocation

 

Fort de la première édition du Prix Voir avec les Mains lancée en 2007, la FISAF (Fédération nationale pour l’Insertion des personnes Sourdes et des personnes Aveugles en France) inaugure la seconde édition cette année. Concours national de peinture et de sculpture, le Prix Voir avec les Mains a pour objectif de valoriser les personnes aveugles et malvoyantes et de démontrer que le handicap n’empêche pas le talent. Cette édition 2010 a été placée sous le thème « Dignité et Fraternité », un thème rappelant les valeurs de partage, de solidarité et d’espérance qui a inspiré un grand nombre d’artistes

 

En créant ce prix, la FISAF veut contribuer à placer le handicap dans son environnement quotidien. Permettre à des artistes aveugles ou malvoyants de partager leur conception de la vie à travers leur sensibilité, leur créativité, la maîtrise originale des couleurs et des matières, c’est leur donner la possibilité de s’exprimer et de sensibiliser le grand public par la même occasion.

 

12 œuvres présélectionnées

De nombreuses œuvres sont parvenues à la FISAF. 12 d’entre elles ont été présélectionnées par le jury composé de personnalités de professions diverses et variées.

 

Dans la catégorie Artiste Peintre :

SABAH Aïcha : Souvenirs d’Enfance

HAZEMBAT-CUADRADO Marie : Les porteurs d’eau

MARTIN Nathalie : Paysage

MOTTE Zoé : Beau Soleil

BURON Jules : Les molaires de mon frère

Dans la catégorie Artiste sculpteur :

MOTTE Zoé : Alizé

DELABUHARAYE Gilles : Le chromosome danseur

Dans la catégorie Coup de pouce Peinture :

Célia, Mattéo, Mathieu, Kann, et Solenne de l’IES de LESTRADE : La couleur des oiseaux

DOLARD Patrick, le Soleil Bleu : Invitation au voyage

RENAULT Yvan, le Soleil Bleu : Liberté, Egalité, Fraternité

Dans la catégorie Coup de Pouce Sculpture :

Nicholetta, sama, Yasmine et Wafa du CRDV de Clermont-Ferrand : Solidarité humaine

Florian, Institut l’Arc-En-Ciel – Marseille : Evocation de la Fraternité

 

Composition du Jury 2010:

-         Charles GARDOU, Professeur des Universités, anthropologue, Président du Jury

-         Evgen BAVCAR, Artiste-photographe

-         Marie-France CASELLAS-MENIERE, Présidente d’Artame Gallery

-         André COMTE-SPONVILLE, Ecrivain, philosophe

-         Hoëlle CORVEST, Cellule accessibilité Cité des Sciences

-         Olivier HARLAND, Journaliste à France Télévision

-         Sébastien LECCA, Artiste-peintre

-         Doris VALERIO, Artiste-sculpteur

 

 La remise des prix se déroulera le 18 novembre 2010 à Toulouse. 

Quatre prix seront décernés : le Prix Sculpture, le Prix Peinture, le Prix Spécial du Jury, le Prix Coup de Pouce Sculpture et le Prix Coup de Pouce Peinture.

de 19h00 à 20h00 – Salle des Illustres de la Mairie de Toulouse ● Place du Capitole – 31000 Toulouse

En présence de :

Monsieur le Maire Pierre COHEN

Madame Maryvonne LYAZID, Présidente de la FISAF

Monsieur Charles GARDOU, Président du Jury

 

Les œuvres des lauréats ainsi que certaines œuvres sélectionnées par le jury feront l’objet d’une exposition itinérante dans toute la France. Elles seront exposées dans les lieux ouverts au grand public.

 

SOUS LE PATRONAGE DU MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

 

 

 

MPj04339730000[1]MPj04330720000[1]Contact PRESSE FISAF : Danielle NARCAM         05.57.77.48.34

 

            d.narcam@fisaf.asso.fr 

 

J'y serai, je vous rencontrerai, je vous raconterai  ! MJA

 

 

 

 
 

 

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 16:01
Et donc je suis née, fleur de transmission

 

J’ai grandi sur des pages poussées par des phrases. Celle qui maintenant vit, je la dois aux mots des autres que j’ai aimés, caressés du regard. J’ai cherché avec eux mon présent, j’ai inventé mon écriture et mon savoir. Je veux être une fleur de transmission. C’est par la transmission que je vis ; quand je renonce à mes espérances, ce sont les livres de tous qui me sauvent du désespoir car les livres sont des longs fleuves tranquilles. Ils sont toujours là, prêts à être ouverts, prêt à dire et à redire leurs vérités. Ils ne s’étiolent pas, ne se fanent pas. Les livres parfois s’abîment, c’est pour cela qu’il faut faire tant d’efforts pour les conserver. Ils chantent nos plaintes, nos découvertes, nos engagements, notre humanité. Ils perdurent à nos désespoirs d’hommes si impuissants parfois, ils écrivent notre humanité. Comme Mowgli, nue et abandonnée j’ai grandi parmi les livres. Les livres m’ont protégée, ont pris soin de moi, ont crée mon intelligence, m’ont appris mon humanité, m’ont fait découvrir la société et le passé.

 

Je suis une femme de présent et d’avenir. Une femme d’utopie, une femme de mouvement, une femme en mouvement. Je suis née de mon immobilité devant les livres, j’ai été crée à partir de ce calme immense que demande la lecture ; les livres ont inventé ma sérénité de femme qui à tout jamais a perdu sa virginité. Je suis une femme fécondée par les livres, en route vers l’éternelle  création.

 

Je suis née à partir de Léonard de Vinci, de Matisse, de Picasso et de tant d’autres. La peinture m’a  appris la douceur et le bonheur. La peinture m’a appris l’Histoire et les livres m’ont conté des histoires. Je suis une femme de récits et le récit c’est la vie. Raconter une histoire, rien n’est plus beau. Nous ne sortons jamais de l’enfance et c’est le seule espoir de l’humanité. Je sais les guerres, les violences de l’humanité, je sais que trop souvent je perds mon combat pour la paix. Je sais tout cela. Mais je sais notre  travail à tous, inventeurs de lectures. Nous nous appliquons à tracer nos jardins, à continuer d’écrire nos livres et nos articles, nous nous appliquons à annoter nos textes préférés, à copier nos citations, à tourner nos pages, à conquérir l’immobilité de la lecture et de la peinture, à écouter Mozart et La Callas, à sculpter nos jours ; Nous nous appliquons à sublimer cette terrible pulsion de mort, nous inventons la vie dans nos jours et le ciel dans nos nuits. Il n’y a pas d’autres solutions que la création artistique ou sociale face à la destruction. C’est terriblement dur de continuer à affirmer la paix alors que la guerre explose de partout. La paix dépend de nos livres et de nos arts. Elle dépend de nous. Elle doit être plus forte que les bombes et que la haine.

 

Je sais que grâce à la transmission, je ne m’éteindrai jamais.

 

Que le monde malgré la mort et le feu demeure, malgré l’injustice et la misère continue d’être par la force quotidienne de nos inventions.

 

Inventons nos bouquets comme des feux d’artifice dans la nuit de notre désespérance humaine.

 

Inventons l’impossible et dans l’humilité de nos livres continuons d’inventer nos lectures.

 

Inventons la nostalgie.

 

Inventons la tendresse.

 

Inventons nos caresses

 

Inventons l’humanitude

 

A pleine vagues

 

A pleine vie !

 

Marie-José Annenkov

 

 

 

 

 

 

 

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 22:43

Hommage à Nelson Mandela
Anick Roschi
Partition

Portée
Blanche
Pour deux
Noires
Croches
Rouge sang
Aux larmes
Syncopées
Sur les touches
Nos doigts
Sont de couleur.

Anick Roschi 05.07.10

 

Infiniment merci, Anick Roschi , de m'avoir fait parvenir votre si beau poème. MJC

J'invite les inventeurs de lecture à surfer sur Goolgle pour le découvrir. Un instant de bonheur


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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 10:42



Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS

C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS

Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !

Vers 25 ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !

Et heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :

"Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau,
j'peux pas mieux dire, il fait très beau !

C'est encore ce qui m'étonne dans la vie,
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !

Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j' savais

Il y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge ?

Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !

La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le SAIS... !


Paroles de Jean-Lou Dabadie chantée par Jean-Gabin


Ne manquez pas de l’écouter sur You Tube !

Je trouve cela très beau MJC

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 20:57



Récit d’un colloque au travail de l’humain : La cause des Aînés... Pour vieillir autrement... et mieux

« Sous le parrainage de Madame Nora Berra. Secrétaire d’état chargée des aînés »


Samedi 12 et Dimanche 13 juin 2010 à Paris


Les actes du colloque donneront lieu à la publication d’un ouvrage collectif qui paraîtra en octobre aux éditions Desclée de Brouwer. C’est dans ce temps là, que je reprendrais une à une, les intelligences de chacun, d’une immense rigueur, d’une infinie profondeur. De tous, j’ai pressenti une fabuleuse mise au travail et j’ai pris des notes à perte de pages, pour « essayer » d’être sage, d’être une sage dans cette vieillesse qui est mienne, à portée de ma main, à portée de mes demains. Aujourd’hui  donc, plutôt qu’un compte-rendu, c’est un bouquet d’idées et d’émotions que je vous offre là, pour déjà vous mettre au travail. J’approfondirai ensuite, crayon en main, tournant les pages, que j’attends avec impatience, des actes du colloque qui m’a appris tant de choses mais qui m’a aussi bouleversée à plusieurs reprises. La vieillesse, terre de savoir, terre de rencontres, terre de chagrins et de pertes, terre d’intériorité et de liberté. La vieillesse, terre en attente, terre où poussent les femmes coquelicots. Splendide Noëlle Châtelet, dans ses deux interventions que j’ai tant aimées. Noëlle Chatelet ma préférée. J’ai eu le temps de la happer dans la rue, de lui dire merci,  de recueillir son sourire fatigué. Mais, voilà, une fois de plus je vais trop vite !

Je reprends...


Un verbe entre tous a retenu mon attention : Essayer. Patiente recherche de tous : essayer de saisir la vie en plein vol quand elle se décline à l’épreuve du temps.

Essayer de vieillir sans nous perdre dans la longue succession de nos pertes.

Préparer et vivre sa vieillesse, la sienne, celle de nos amis, de nos parents de nos proches, (concept efficace de « parentage »,) dans une démographie en pleine mutation, lorsqu’elle nous surprend en plein vol de nos activités, lorsqu’elle nous demande de réorganiser notre quotidien, dans le temps comme dans l’espace dans une cascades de nouvelles heures à vivre ou de nouveaux silences à sangloter.


J’ai été émue par l’émotion de Georges Arbuz, au coeur de son exposé : « L’existence après soixante ans : nouveaux enjeux, nouvelles perspectives. »

Il nous parle du lieu de son savoir d’ethnologue et d’anthropologue mais soudain ses yeux se brouillent, sa voix s’enroue quand doucement il avance l’idée de ce que toutes les personnes âgées peuvent apporter, puis il continue et nous raconte des groupes de parole et la nécessité si cruciale de permettre aux personnes âgées de retrouver une identité à partir desquelles elles seront « auteur et acteur » sans pour autant exclure un accompagnement sécurisant.


J’ai aimé cet exposé à la fois sage et tourmenté, tellement habité du coeur  du conférencier qui bat, qui bat... Cette émotion là, je la soutiens encore dans l’exposé suivant d’Alain Amselek qui annonce ses 76 ans, qui partant de l’humour de Woody Allen, nous emporte dans une légende de la plénitude de l’être et de Shangri-La. Il parle d’intériorité, de source de vie. Quand la vieillesse se fait sagesse.


En écho, ou plutôt en miroir viendra la non moins émouvante conférence de Jean Maisondieu « Le syndrome de Tithon ou l’autruicide des vieux.


Je m’arrête un instant pour dire, que ce que j’ai aimé dans ce colloque, c’est sa structure. Vous savez la pendule de la chanson de Brel « Les vieux », cette pendule d’argent qui dit oui qui dit non. Cette pendule, elle était là, avec son oui, avec son non et poussant le balancier, il y avait Catherine Bergeret-Amselek qui de sa voix douce et grave a tenu obstinément le balancier dans sa régularité, elle aussi obstinée. Ce que je veux dire par là, c'est que ce colloque fut riche de débats contradictoires et même parfois, violents, trop violents à mon goût mais ce que je veux dire aussi c’est que ce colloque fut splendidement vivant... Jusqu’à l’épuisement. Je suis sortie épuisée et il m’a fallu plus de 12 heures de sommeil pour récupérer.


Epuisant par la haute teneur d’intelligences au travail mais aussi par les chemins de traverses que tous nous faisaient emprunter, je veux dire les associations qu’ils faisaient surgir : vieillesse avec d’autres, vieillesse de solitude, vieillesse triomphante, vieillesse dans une nuit d’hôpital, seule après une nuit d’angoisse, vieillesse et mort choisie où s’éteignant dans des soins palliatifs. J’ai pensé à ma soeur et j’ai pleuré. Oh ! là mes amis, le débat fut rude ! François de Closets s’est énervé, Noêlle Chatelet fut sublime dans l’évocation du choix de sa mère de l’heure de sa mort. Moi, j’étais avec eux, chacun son choix. Choix de société, choix d’humanité, choix de liberté, choix de démocratie. François de Closets a beaucoup insisté là-dessus.


Il y eut aussi un très beau film documentaire de Paul Perez qui a filmé avec talent et engagement  « Patients-vulnérables. Soignants exposés. » J’ai pensé à ma mère morte en long séjour et j’ai pleuré. Je n’ai pas assisté au débat, j’étais trop bouleversée. Le lendemain, une participante m’a dit que « ça avait chauffé » entre Paul Perez et Yves Gineste qui avait présenté l’après-midi une conférence que j’avais beaucoup aimé « Présentation de l’humanitude » et qui disait combien il était important de savoir continuer à regarder, à toucher, à caresser les êtres en détresse. N’ayant pas assisté au débat, vous resterez sur votre faim, mais ce que je veux dire là, c’est que la pendule d’argent qui ne ronronnait pas au salon, qui dit oui qui dit non, a sonné fort ! Mais finalement c’est bien . Cela prouve la vie des conférenciers et cette vie là donne vie à la vieillesse. Ils sont sujets passionnés de leurs recherches et cette passion, passe, j’en suis certaine, dans leurs relations avec les aînés et impulsent la vie. Mais évitons toutefois la violence...


Il y eût aussi un splendide exposé de Charlotte Herfray « sortir du temps »  et aussi une très rigoureuse conférence sur la créativité de Henri Dunon-Boileau. Toux deux portaient haut et fort  leur 85 et 92 printemps. Que du bonheur de les entendre...


La pendule qui dit oui qui non  Charlotte Herfrey et son chatoyant parlêtre pour le oui et pour le non, le rigoureux narcissisme primaire au travail de la vieillesse exposé par Marion Péruchon


Toujours, la pendule qui dit oui qui non avec les splendides interventions de terrain de Marie-Laure Martin, Sidonie Rougeul et le super infirmier et auteur interprète qu’est Jean-Michel Taliercio, eux trois nous ont fait cadeaux de leur pratique d’espoir et du verbe « essayer » qu’ils conjuguent si bien, quand plus rien ne tient, reste l’instant présent, mais là, il y a non, je ne me souviens plus de son nom mais il était dans la problématique de la visibilité du travail... et  dans le questionnement intéressant à souligner : « devant le terrible effacement, peut-on encore parler de sujet ? »


Qu’importe ! Nous avons entendu une splendide chanson qui faisait monter les larmes aux yeux, composée par une mère atteinte de la maladie d’Alzheimer et  sa fille « j’aimerai tant t’emmener en Amérique ».


Qu’importe ! Danielle Rapoport, nous fait cadeau d’une belle citation de René Char « Aucun oiseau n’a le coeur de chanter dans un buisson de questions » et Danielle ajoute « Mais aucun oiseau ne peut chanter dans un buisson de réponse »


 Mais le mieux du mieux du mieux, ça a été l’approche winnicottienne des personnes âgées avec Patrick Linx (le huit clos) et José Polard, tous deux membres de l’espace analytique. C’était brillantissime mais il vous faudra attendre les actes du colloque car c’était très difficile ! Mais, je vais beaucoup le travailler c’est promis !


Mais la perfection c’était Noëlle Châtelet avec son combat de femme pour les amours tardives dans son roman la Femme Coquelicot et pour son second  combat de fille qui lutte tant pour donner à sa mère son plein pouvoir de la liberté choisie dans sa mort. (dans son récit La dernière leçon)


J’en oublie de nombreux autres. Qu’ils me pardonnent. Je les ai tous écoutés, sagement, au premier rang, comme toujours. J’aime être au premier rang dans les colloques, pour ne pas être distraite, pour vivre et entendre dans une proximité intense de ceux qui énoncent leur sujet qui soudain devient mon sujet.


Catherine Bergeret-Amselek, du lieu d’une blondeur rayonnante, avec sa voix grave et douce, avec son immense savoir  permettait de mettre en mouvement dans la régularité du temps de nos attentes si immenses aussi, une pendule d’argent au salon, qui dit oui, qui dit non et qui jamais ne ronronne...

 


Merci à tous de votre carillon, que j’ai entendu et reçu comme un cadeau de l’âme, cadeau que je n’oublierai jamais et qui m’aidera, j’en suis certaine à construire ma vieillesse, le regard grand ouvert sur sa richesse comme sur son tragique. Je prends les deux et mes livres, notamment celui des actes du colloque et je continue quelques années encore, si voulez bien de moi...


Je vieillis, tu vieillis, il ou elle vieillit, nous vieillissons, vous vieillissez ils ou elles vieillissent... ENSEMBLE !!!


A tous, infiniment merci et bravo !... MJC






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