« Une lampe creuse l’obscurité » Stéphane Page La Forge page 16
Sonnet pour les Invisibles
On ne les voit pas
Ils comptent pour du beurre
En silence, tournent, tombent
Sur nos âmes égarées.
Fiers, jouent à être grands
Nous épèlent dans toutes les langues
Sur notre planète trop chaude et mouvante
Incendiée par les volcans, ils pleurent.
Ils sont captifs de nos glissades dans le temps.
Nous ne les entendons plus
Ils sont devenus invisibles.
Nous sommes leur abri
Mais nous ne les abritons plus
Nous avons perdu leur chant.
Nous sommes dans le noir. Complet.
Mes livres, comme des lampes dans notre obscurité, s’éteignent dans la pulsion de mort.
Anne Frank, inconsolable, pleure.
Marie-José Annenkov, Montpellier le 16.03.2024