Pages. 167-168
Je connois bien le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l’arbre à voir la gomme
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors moi-mêmes.
Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine à la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne
Je connois quand pipeur jargonne
Je connois fous nourris de crèmes,
Je connois le vin à la tonne,
je connois tout, fors que moi-même.
Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatrice et Belet
Je connois jet qui nombre et somme,
Je connois visions et somme
Je connois la faute des Boèmes
Je connois le pouvoir de Rome,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
Prince, je connois tout en somme,
Je connois colorés et blêmes,
Je connois mort que tout consomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
Dans ces jours si paisibles, au cœur d’un printemps si attendu, après la si grande froidure de l’hiver, j’aime à lire la sagesse de Françoise Villon, quand il revêt les vieux mots, d’un vieux français, que j’aime tant. Merci François Villon d’avoir tant travaillé la langue et la sagesse à travers tes éclats de ton âme emportée…
Avec toi, dans la traversée du temps, « je prie Dieu que tous nous veuille absoudre ! »
Et maintenant, place au soleil enfin là !!! MJC