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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 09:21

Les contes d’Andersen Illustrés

Editions Atlas Paris

         (2010)

 

(1)   Le stoïque soldat de plomb

 

 

J’aime le grand format de ce livre,  sa belle couverture rouge parsemée d’or, ses belles illustrations ; Ce livre, sans en être un, évoque les grands livres illustrés de mon enfance. Je l’ai acheté sur mon marché, à un petit marchand, que j’aime beaucoup, qui vend de beaux livres d’occasion.

Je commence donc, pour vous, grands et petits.

 

Il était une fois 25 soldats de plomb qui avait tous été fondus à partir d’une vieille cuillère de plomb. Ils étaient tous pareils, mais un seul d’entre eux se tenait sur une seule jambe. Tous, bien droit, la baïonnette au bras, la tête droite, vêtus de leurs uniformes rouges et bleus vivaient dans une boîte  leur destinée de jouet, leur destinée de soldat de plomb.

Chaque soldat ressemblait aux autres, mais un d’entre eux vivait sa différence : c’était celui qui n’avait qu’une seule jambe.

Dans la chambre de l’enfant à qui appartenait les soldats de plomb il y avait de nombreux autres jouets, notamment un beau château en carton avec un jardin et une porte dorée devant laquelle se tenait une tendre danseuse qui dansait si bien que celui qui l’avait conçu l’avait immobilisé, en plein mouvement, au cœur de sa danse, une jambe en l’air,  si haute, qu’on ne la voyait plus. Ainsi le petit soldat de plomb différent crût qu’elle n’avait qu’une jambe comme lui et tomba fou d’amour pour elle.

Mais dans la chambre qui les réunissait tous, jouets de toutes qualités et de toutes natures, il y avait un diablotin plutôt méchant, qui avait surpris dans le regard du petit soldat de plomb différent son amour éperdu pour la danseuse et qui lui dit avec autorité : « cesse de la regarder ! »

A partir de cet instant, que le diablotin en fut responsable où non, Andersen ne se prononce pas, toutefois le laisse supposer, le petit soldat plomb, stoïque traversa de nombreuses aventures : dans un courant d’air il fut précipité du 3ème étage dans un voyage terrifiant et rapide. Il atterrit sur sa casquette et resta sa jambe en l’air, très digne dans son uniforme bleu ; sa dignité justement l’empêchait de crier pour appeler à l’aide. Mais après une averse très forte, des enfants qui jouaient l’aperçurent et s’amusèrent avec un journal à construire un petit bateau dans lequel ils firent monter le petit soldat de plomb qui fut alors pris dans la tempête et les vagues du ruisseau. Silencieux, il resta stoïque. Soudain, il fit très sombre et dans un tourbillon se retrouva sans doute dans un égout où un vilain rat le poursuivit en lui réclamant le prix de la douane et son passeport. Mais soudain dans cette terrible nuit, il entendit un terrifiant grondement et dans un roulement de cascade, il s’aperçut du tragique de sa situation : le ruisseau se déversait dans un grand canal. Le papier du bateau se déchira, le petit soldat passa à travers et un poisson qui passait par là l’avala. Plus tard le poisson fut pêché, vendu au marché, acheté par une cuisinière qui lui ouvrant le ventre trouva le stoïque soldat de plomb, le posant sur la table... de la pièce où il vivait avant toutes ses aventures, avec les autres jouets et ses pairs les autres soldats. Il les retrouva tous et retrouva sa différence mais surtout il aperçut dans une si grande joie, la jolie danseuse qu’il aimait tant. Mais un des garçons qui jouait avec tous, comme ça par pur cruel caprice  prit le stoïque soldat de plomb et le jeta au feu qui fut ébloui et brûlé sans pitié. Il perdit ses couleurs et fondit de chaleur ou de chagrin s’interroge Andersen. Alors, Andersen fit se lever un grand courant d’air par le fenêtre ouverte ; la jolie danseuse bascula et se retrouva elle aussi dans le feu. Tous deux, le stoïque soldat de plomb et la jolie danseuse finirent leur vie de jouet ensemble et ensemble ils fondirent.

On dit que lorsque la bonne nettoya les cendres de la cheminées elle retrouva un petit cœur de plomb et une paillette noire comme du charbon.

L’amour avait triomphé et survécu à la douleur de leur vie de jouets mais je la trouve très triste cette histoire, très cruelle et mon cœur à la lire s’est serré. Il y a comme ça, de par le monde, des êtres si différents des autres qu’ils ne peuvent aimer qu’après la mort. Oui, cette histoire du stoïque soldat de plomb amoureux d’une si jolie danseuse, dans un monde cruel de tempête et de fureur est vraiment triste ! Mais peut-être, qu’en vrai, l’amour est toujours possible, même avec une différence ? Espérons-le ! MJA

 

 

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