KatherineMansfield
Journal
Editions Stock 1932, 1950,1973
(5) P.63
Du côté de Katherine
Juin 1907
« Huit heures justes. Quelque part dans le monde, peut-être il est en train de s’éveiller, de s’habiller, ou encore, il joue, il déjeune – et moi, je suis ici. Bonjour César, bonne journée. Une lettre de moi arrive à Londres aujourd’hui. Extraordinaire de vivre si loin de son autre moi, et pourtant de s’en sentir plus proche chaque jour. Tout ce qui le concerne me paraît plus clair. Je me le représente dans toutes les situations imaginables, et je sens que je ne me trompe pas. Je l’aime ; mais de toute mon âme… Je me le demande. Et ça, c’est le fond du problème – le fil d’oscar »
Du côté d’Aragon
« Que serai-je sans toi ?»
Du côté de MJC
Le temps qui toujours passe
Dans mes cheveux blancs
Dans mes rides
Dans mon regard flou
Mon corps se voûte
Ma vie s’envole
En plein vol
Mon clavier
Engloutit mon silence
Et mes mots d’absence
De ma vie
L’amour se tait
L’amour disparaît
La douceur de Katherine
Sa finesse et sa poésie
Son écriture de dentelle
Je me sens belle
Je porte ma tristesse
Mes chagrins
Comme une richesse
Ma pauvre vieillesse
A portée de main
Se tait
Peut-être
Je ne sais pas
Je ne sais plus
La cascade est rompue