J’accepte.
J’accepte le contraste.
J’accepte ma fatigue.
J’accepte ma détresse.
J’accepte ma solitude.
J’accepte mon Waterloo.
J’accepte ma cassure.
J’accepte mes brisures.
J’accepte le temps qui passe.
J’accepte son noir.
J’accepte mes soirs sans lendemains
Ceux qui disent mon silence
Et au monde mon absence
J’accepte la vieillesse qui me surprend
J’accepte tout ce qui m’attend
J’accepte l’impossible
J'accepte l'injustice
J'accepte ma colère confisquée
J'accepte mes sanglots
J'accepte mon impuissance
J'accepte ma défaite
J'accepte la colombe blessée
Mes rêves brisés
ma vie engloutie
mon écriture dispersée
ma synthèse perdue
J'accepte l'immense désespérance
J'accepte ma vie cassée
J'accepte le chemin par mon désir tracé
J'accepte le chagrin de mon âme lassée
Mais du noir je sais le possible recommencement, la strie, le nid de lumière qui soudain, comme ça, peut advenir.
Du noir je sais la vérité qui abrite la clarté
du noir assumé je sais le possible
Je sais de l'humain son contraire
Parce que du contraste traversé
je sais l'étoile filante
Parce que du noir je sais l'espoir
Dans ma vie j'avance
dans le souffle du temps
dans le noir et le blanc
d'un long solfège
qui me chante vivante
à l'ombre du temps
à l'ombre de tous.
MJC