Un très beau texte pour Les Inventeurs qui auront, comme moi, vu et apprécié l'étonnant film
Christophe définitivement
Incertain voyage
De ce pays lointain, que nous ne connaissons pas encore,
il nous racontait des histoires demeurées dans sa mémoire :
Je lui dirais des mots roses
Des mots qui ne soient pas moroses
Ils gâcheraient l’instant canaille
De nos retrouvailles
Quelle est cette lointaine contrée pour laquelle il nous a quittés ?
D’aucuns prétendent savoir qu’il a pris la mer à Brest.
Rejoindre l’île de Salina à bord du Manureva, une épopée, son rêve secret.
Salina, un volcan au large de la Sicile, voilà un refuge perdu à souhait. Un bout du monde, comme si la terre penchait.
De ce pays lointain, il nous racontait son voyage pour retrouver une petite fille du soleil qui l’attendait depuis si longtemps.
Là bas, maintenant, ils marchaient main dans la main.
Et elle dit qu’il a eu un succès fou, lui, le dernier des Bevilacqua.
Une île, un paradis perdu dont un seul soupir de l’air, plus léger que la pensée, défait tous les nœuds invisibles de l’existence.
Mais Aline ne reviendra pas.
C’en est fini des marionnettes, de la ficelle et du papier.
Héros, libre dans sa tête, derrière sa fenêtre, déjà mort peut-être.
Il est des pays où l’on n’arrive jamais et des pays dont on ne revient pas.
Didier Chabbert avec l'amitié de Marie-José